Demain ce sera le 11 février sur mon calendrier… Le 11 février n’est jamais vraiment mon ami… Février c’est rough pour beaucoup de monde, pour moi le 11 résonne toujours, il ne goûte pas bon tout le temps. Treize ans plus tôt, j’allais célébrer le baptême de ma cousine. Mon père et mon frère étaient à la patinoire, Benjamin était encore un petit cul, il avait genre pas 10 ans encore, moi j’en avais presque 15. Pendant que les gars patinaient, les trois filles nous on se pomponnait. Quand il y avait une fête, c’était pas drôle le pomponage, ma soeur et moi nous mettions le paquet et ma mère nous donnait un coup de main. Le téléphone a sonné. Ma soeur a sauté sur le divan pour l’attraper parce que c’était un matin excitant pis que toute nous énervait ! C’était ma mamie au téléphone, elle riait si fort que Myriam ne comprenait rien. Elle a donné le combiné à ma mère qui était sur une fin de rire… Ma mère essayait de comprendre à travers nous qui mémérions et là, c’est arrivé d’un coup, le visage de ma maman a changé. Sa maman à elle ne riait pas, en fait, elle pleurait à gros torrent au téléphone. Ma mère est devenue blanche, elle s’est effondrée. Son papa d’amour venait de mourir. C’était irréel. Je me rappelle, qu’elle cherchait ses mots devant ses deux petites filles qui l’a regardaient sans rien y comprendre. Elle a raccroché, nous étions inquiète puis elle nous a dit : «Papi est parti au ciel». Je ne sais pas d’où elle venait la brique qui m’a fracassé le front, le coeur, les tripes ce dimanche matin là mais je ne comprenais plus rien. J’avais l’âge de raisonner mais je n’y arrivais pas, je voyais ma mère en déconfiture dans la maison à tenter de comprendre 1000 choses en même temps dans sa belle tête de petite maman d’amour.
Mon papi était un fermier en forme dans la jeune soixantaine, il courait plus vite que moi avec des boterlots dans le gazon mouillé, mais qu’avait-il pu se passer? Myriam était dans mes bras, nous pleurions tellement fort, c’était insensé, j’ai pensé à une crise de coeur… Puis ma mère en pleurant avec nous nous a dit «Ce n’est pas votre faute mes cocottes, Papi avait le mal de vivre». J’ai eu le temps de le répéter dans ma tête une deuxième fois, «Le mal de vivre ?!?», puis là, BANG!, toutes les briques de la maison qui restaient m’ont écrasée d’un seul coup, elles arrivaient de partout pour fracasser ce qui restait de ma petite carcasse déjà vide, vide de sens.
Je ne savais pas qu’il était malade. Mon papi était dépressif et février c’était toujours le mois qui lui rentrait dedans ben ben fort. Ce dimanche matin-là, pour une rare fois, il est sorti de la maison sans embrasser ma grand-mère, il faisait le gris le plus plate du monde dehors, tsé le genre de gris qui présage e-rien de bon. Février était trop gros pour lui. Il est parti vers sa grange dans la cours, il a bien barré les portes pour que ma grand-mère ne puisse pas y entrer. Parce qu’il le savait qu’elle remarquerait son absence. Quand elle s’est rendue compte qu’il n’y était plus, elle est allée à la grange elle aussi. Je crois que dès qu’elle est arrivée devant la porte fermée elle l’a su. Elle savait que son amoureux était déjà parti de l’autre côté. Elle a tout tenté mais il avait tout solidifié pour qu’elle ne puisse pas entrer.
Je me souviens, j’avais presque 15 ans, j’étais fâchée, peinée, refâchée puis repeinée. Mon coeur était en décomposition et c’est lui qui l’avait décidé. Je lui en voulais mais en même temps non. Mon papi c’était un peu comme mon héros. Quand j’étais petite, dans sa boite à lunch il faisait une beurrée de beurre de peanut de plus pour que j’aille une surprise à son retour, il me laissait une petite gorgée de son café méga-sucré dans son thermos parce que j’aimais comment son café goutait le sirop et pas pantoute le café. Il était drôle mon grand-père, il achetait des boites de popsicles juste à l’orange parce qu’il n’aimait pas les roses et les mauves. Il avait toujours un mouchoir en tissus rouge dans la poche de pantalon, il classait ses râteaux par grandeur, il m’amenait donner à manger aux vaches, m’asseyait sur ses genoux pour passer la grosse tondeuse, il était toujours excité de nous montrer sa belle récolte de tomates dans son gros jardin l’été… Il était pour moi toujours plein de vie !
Je ne pouvais pas croire qu’il avait le mal de vivre mon papi, pas lui. J’ai compris que ce n’était pas lui qui avait choisi, c’était la dépression qui avait pris toute la place. Mon grand-père c’était un homme de coeur, il avait le plus grand coeur du monde. Je sais que si il y avait eu en dedans de lui une petite once de lucidi-di-di-di-di-di-di-té, il aurait choisi d’aller faire une sieste dans son lit chaud au lieu de s’accrocher au bout d’une corde frette. Je le sais parce qu’à ce temps-ci de l’année, mon grand-père se préparait à aller au magasin chercher deux belles cartes, une pour la fête des amoureux et l’autre pour l’anniversaire de ma mamie le 13 février. Il l’aimait tellement sa belle Alice, jamais il n’aurait voulu lui faire de la peine, je le sais et c’est tout.
Je n’ai plus 15 ans, j’en ai 28 maintenant. C’est un peu collé dans mes gènes les émotions en accordéon. Ça m’est déjà arrivé de ne plus être capable de vouloir continuer, de trouver toute trop dur, de me demander pourquoi je fais tout ça. Je sais depuis juste avant ma crise d’ados que la ligne est mince entre le « ça va bien » et le « ça ne va plus du tout ». C’est pas nécessairement à cause de toi Février, des fois j’hais Novembre et parfois Juillet aussi fait des siennes mais je sais que de choisir la fin plutôt que l’aide, ça crée beaucoup de peine, une peine inconsolable sur le coeur des gens qui t’aiment et qui vivent souvent avec un sentiment de culpabilité qui ne décolle plus jamais. Même si tout le monde dit que ce n’est pas de ta faute, même si tout le monde te dit que non, il reste toujours un petit quelque chose de pogné kek’part. Treize ans plus tard, je le sais saleté de Février je t’aurai de travers dans gorge toute ma vie même si t’es doux, même si tu me fais des beaux yeux… Même si tu travailles fort….
Janny says
10 février 2015 at 6 h 48 minWow! Je suis très touchée par ce texte. Merci de ce partage.
Un-connu says
10 février 2015 at 6 h 51 minJe… Waw… Tes mots, tes phrases… Tellement, tellement à couper le souffle. J’en ai eu les larmes aux yeux. J’aimerai te dire pleins de chose, mais tous les mots sont dérisoires face à la peine d’un départ comme celui ci…
Ça fait tellement, tellement mal de perdre un proche, un grand parent.
Des fois, j’me dis que ça n’ira jamais vraiment mieux, et que faudra juste faire « avec »
elena marinkovic says
19 février 2016 at 15 h 25 minbonjour a tous
aujourd’hui le medcin ma annocer que mon père n’a pas survie a son opèration j’ai pleuré j’ai pleuré et j’ai pleuré je n’arreter pas de pleurré de chagrin et ma mère ma consolé de ne plus pleuré mes moi j’ai continuer de pleuré 2 ans plus tard j’ai complèrement oublier mon père j’avais une nouvelle vie avec ma famille j’ai un marie et j’ai des enfants je me suis débarraser des affaires fe mon père je je suis heureuse maintenant avec mon mari et mes enfants ma mère voulais voir c’est petits enfants que j’ai fais née
merci a tous et votre compréhension .
si vous voulez me réponde âs de soucie de toute façon je serais ravis de vous répondre
bonne soirée
Kathleen says
10 février 2015 at 7 h 25 minJ’ai le coeur gros de lire ça ce matin. Gros câlin virtuel.
Fanny says
10 février 2015 at 7 h 34 minVotre texte me touche énormément, vous savez trouver les bons mots… J’aurai une pensée pour vous demain!
Diane says
10 février 2015 at 7 h 48 minJe te comprend et ton histoire ma beaucoup toucher reste forte ton Papie veille sur toi maintenait !!!!!
judy says
10 février 2015 at 7 h 53 minMerci pour ce témoignage magnifique, rempli d’amour et de tristesse.J’ai vécu moi-même la même chose quand j’avais 11 ans, Quand ma mère me dit en rentrant d’école «« Ma puce vient t’asseoir»»
elle me serre dans ses bras me flatte le visage et je vois ses yeux bleu devenir une rivière qui s’écoule et elle me dit en perdant la voix «« Grand maman est parti pour un grand voyage »» Je me souvient que le coeur me serais , je me suis levé d’un bon puis je comprenais ce qui se passais mais j’ai quand même dit à ma mère en paniquant «« Maman ou est-elle partit? Elle va revenir quand ma grand-maman»» Dans un sanglots ma mère me chuchote à l’oreille «« Elle est partis au ciel, elle à décider de devenir une étoile.»»Je me souvient les jambes molles les brique me tombaient dessus, je suis tomber par terre en lui disant «« mais maman je l’est vue la semaine dernière elle était radieuse comme toujours avec son magnifique sourire»» La dernière fois que j’ai vu ma grand-mère je me souviendrais toujours de cet étreinte chaleureuse et remplie d’amour qu’elle me serait si fort. C’étais pour elle sont adieu sans que je m’en rende compte.
Ma grand-mère n’avait que 53 ans, elle était suivit par son médecin régulièrement pour des caillots au cerveau, mes c’est derniers temps elle trouvais toujours une raison pour ne pas y allé. Elle avait perdu l’amour de sa vie 5 ans plutôt, mon grand-père est décédé naturellement d’une maladie. Lorsqu’il est partie mon père ma dit qu’elle avait embarqué dans un bateau de la vie et se laissais porté jusqu’au jour ou elle à décider que son voyage était terminé sur terre, elle voulais plus que tout aller le rejoindre son grand amour lui manquais trop. Le 3 juin 1998 resteras pour moi graver dans ma mémoire et dans ma tête, le 2 juin mon parrain ma dit «« elle ma embrassé comme à l’habitude mais elle rayonnais ,je lui est souhaité bonne nuit et elle partie se coucher.»» Le lendemain matin mon parrain la trouver endormis dans son lit le coté de son corps bleu, mais ce qui là marquer c’est qu’elle étais parti en souriant. Il la retrouver morte avec le sourire. Je lui en es voulu longtemps, mais je l’aimais tant. Lorsque je suis devenu maman chaque fois j’ai été au pied de sa tombe avec mon bébé (j’en est trois) et j’ai été lui présenté mes amours, chaque fois que je me sentais pas bien j’allais lui parler au cimetière. Elle restera pour toujours ma grand-mère d’amour et j’en parle à mes enfants. Je me suis fait tatoué une colombe avec les ailes grandes ouverte autour les nom de mes enfants qui sont enroulé d’un chapelet avec le nom de ma grand-mère sur la croit du chapelet, car pour moi elle sera toujours là et elle protégera mes bébés
Un-connu says
10 février 2015 at 15 h 52 minTu as de la « chance » de pouvoir te rendre au cimetière dès que t’en as besoin… Je suis à plus de 200 km d’elle maintenant… 🙁
Genevieve says
10 février 2015 at 16 h 00 minEn fait je n’y vais pas… Je lui parle de la maison, je regarde des photos, je lui jase avant de me coucher… J’aime pas les cimetières, ce n’est pas un endroit où j’aime aller me recueillir, je n’arrive pas à y trouver quelque chose de réconfortant et je sais qu’il est avec moi partout où je vais 😉
Benoit Pepin says
10 février 2015 at 7 h 54 minmerci pour ton témoignage… Je suis sûr que tu vas en aider plusieurs!!
Eve says
10 février 2015 at 7 h 56 minC’est une très beau témoignage.
Je m’y retrouve un peu dedans: moi, c’est janvier que je trouve rough. J’l’aime pas ce mois-là. Pas parce que Noël est fini, pas parce qu’il fait fret, pas parce que j’ai juste hâte de voir le gazon… parce qu’il y a 5 ans, mon Papa a été rappelé au ciel sans crier gare. Il avait juste 51 ans, on était ensemble parti faire des commissions, ça faisait deux jours que j’étais de retour en France pour une semaine de vacances parce que j’avais envie de passer du temps auprès de ma famille, on était juste ben ensemble… pis, tout s’est effondré en un claquement de doigts. C’est comme un cauchemar et qu’on se dit qu’on va se réveiller mais qu’on se réveille pas… Pis, y’a eu, 3 ans après, ma mère qui avait le mal de vivre mais qu’on a réussi à sauver in extremis, ce maudit mois de janvier là-aussi.
Maintenant, on vit avec tout ça dans notre sac à dos, ce sont des plaies qui se transforment tout doucement en cicatrices, mêm si ça redevient vite sensible quand on les effleure. Aujourd’hui, j’explique à ma fille que Grand-père est une étoile qui brille et qui veille sur nous. Mais surtout, je profite de chaque instant avec ceux que j’aime, je leur dis TOUS les jours que je les aime parce que, au final, c’est ces moments-là qui nous font les vivre les autres mois de l’année, quand-même moins rough.
Tania says
10 février 2015 at 8 h 05 minIl n’y a pas beaucoup de mots pour un texte comme celui ci. Je t’envoie un câlin virtuel… ne lâche pas!
Ps: c’est tellement bien écrit que mon voisin d’autobus me regarde bizarrement parce que je pleure à côté de lui…..
Isabelle says
10 février 2015 at 8 h 20 minsayais …. Je braille ma vie à matin! Ce fameux mal de vivre, , parfois certain l’on côtoyer, d’autre on réussi à le repousser , une chose est sur,Cest un fléau ! De près ou de loin , il nous dévaste et nous fait souffrir … Je suis de tout cœur avec toi , pour passer à travers ces matins froid de février ! Gros câlin xx
Nicole Boisvert says
10 février 2015 at 8 h 26 minJe partage ce témoignage en guise de soutien à tous ceux et celles qui le liront. Par chance je n’ai jamais vécu un suicide d’une personne proche et jamais je n’ai senti ce genre d’émotion. Mais c’est un geste qui me touche TELLEMENT… ça me touche vraiment. Bon courage
Béland line says
10 février 2015 at 8 h 41 minJe comprends tellement ce que tu vis a tous les jours! Mon papa,mon héros celui qui préparait mon lunch le matin celui qui sortait ma bicyclette! Celui que sa famille jugeait parce qu’il ne gagnait pas une fortune avec son travail ! Est parti un jours de novembre ces journées grises, je les vin n’ai je suis la dernière personne qui lui a parlé et j’avais 15 ans même si aujourd’hui j’en ai 37 je me souviendrai toujours de l’appel et de la visite de l’enquêteur qui nous appri le départ de mon héros ! Xxxx
Emilie says
10 février 2015 at 8 h 42 minJe sais. J’avais aussi 15 ans quand ma grand-maman d’amour s’est enlevée la vie… Ca laisse un goût de lait suri dans l’fond d’la gorge en plein mois de juillet. Ca fait mal. Longtemps.
Grosse colle vers toi
Emilie xx
joelle says
10 février 2015 at 8 h 54 minmoi c’est mon papa qui a décidé que juillet c’était trop pour lui…6 jours avant mon anniversaire de 7 ans, la journée du sien…il a décidé que c’était rendu trop dur et c’est ma soeur qui l’a trouvé…je suis sure que s’il s’était douté de tout ce que ca causerait comme tsunami dans nos vies, il aurait essayé de durer encore 1 petite journée…parce que quand le mal de vivre se pointe c’est ca qui deviens le but…passer encore une journée c’est l’objectif a atteindre voir si demain ca irait pas mieux…
maintenant j’ai des enfants, il les connaitra jamais mais grace ou a cause de lui, jamais mon mal de vivre va venir leur voler leur maman parce que peu importe a quel point j’ai mal je leur ai promis que jamais eux auraient a se sentir coupable de ma douleur ca me fait une raison de tenir une journée de plus de m’accrocher leur mains autour du cou pour un ancrage dans la vie:)
caroline says
10 février 2015 at 8 h 59 minMerci d’avoir osé. xx
Guylaine says
10 février 2015 at 9 h 05 minSuper touchant, bien écrit et surtout toutes ces belles images qui nous font passer du sourire aux larmes. Merci Geneviève pour ta belle plume et ton récit émouvant. Février…
Josée says
10 février 2015 at 9 h 09 minJe te comprends tellement. Mon papa est parti il y a de cela 9 ans et demi d’un mal de vivre, il aurait 77 ans aujourd’hui d’ailleurs. Je pense beaucoup à lui et à ma mère dont ça aurait aussi été l’anniversaire aujourd’hui. Je te fais une grosse caresse virtuelle, il faut penser aux beaux moments passés en leur cie. XXX
godart Karin says
10 février 2015 at 9 h 14 minje peux comprendre ton sentiment ,mon père s’est suicidé il y aura 21 ans en mars ,et depuis j’ai toujours se sentiment de culpabilité, et de lui en vouloir, tout en sachant qu’il était pas responsable . Pourtant je sais que je n’aurais rien pu faire ,je venais d’accoucher et lui avais téléphoner pour lui dire que dans deux semaine on irait dans le sud le voir et lui présenter son nouveau petit fils . Mais voilà madame dépression ou maladie maniaco-dépressive,ou encore borderline, peu importe comment on l’appelle, c’était de nouveau invité en lui et elle la prit définitivement. Quand la police nous a appelait le lendemain matin, cela fessait plus de 8 heure qu’il c’était empoisonné avec des produits pour les vignes . Depuis, j’ai eu deux autres enfants et l’un d’eux est bipolaire .Tout les jour on fait tout pour que nos enfants soient les plus heureux possible, pour que madame la dépression ne soit pas tenter de nous séduit notre artiste de l’amour. On lui montre que le verre est à moitié plein et pas à moitié vide, que la pluie fait une jolie musique, que le gris du ciel est en faite un mélange de mille couleurs, avec le froid il y a des batailles de boules de neiges, des glissades en luge, le patinage et que après il y aura un superbe printemps! Et même si cela est parfois difficile de le voir prendre des médicaments aussi fort ,je sais que sans cela « dame la dépression » aurait une porte d’entrée pour le séduire . Repense à l’amour qu’il t’a apprit, à la joie qu’il t’a donné,au bonheur qu’il a partager avec toi et que cela « madame la dépression » ne peut te le voler !
Marie-Eve says
10 février 2015 at 9 h 26 minquel magnifique texte qui rend bien les émotions que tu dois ressentir. Je ne peux pas comprendre ce que tu vis, heureusement ça n’est jamais arrivé aussi proche de moi. Toutes mes sympathies pour cette perte énorme. Je te souhaite de faire la paix avec février.
Marie-eve says
10 février 2015 at 9 h 48 minAille aille aille !!! Tellement touchant, triste mais aussi plein d’amour! ! Les émotions en montagne russe, je m’y connais. Vraiment difficile a vivre et pareil pour notre entourage! Bravo pour cet article !!
Johanne says
10 février 2015 at 10 h 02 minGros câlins ma belle… Tu m’as émue ce matin… Je comprends tellement… Perdre quelqu’un qui nous est cher quand on ne s’en attend pas, c’est très difficile à gérer… J’ai perdu mon conjoint tragiquement quand mon fils avait 7½ mois :'(
Tannée says
10 février 2015 at 10 h 43 minEn te lisant, je réalise que présentement, je vis avec « un papi » en puissance et que peu importe ce que je fais ou dit, ce »papi » ne veut rien y changer, il semble s’y complaire. Et ça se répète d’année en année.
Tannée says
10 février 2015 at 10 h 50 minEn te lisant, je réalise que je vis avec « un papi » depuis des années. Il semble se complaire dans cet état. Peu importe ce que je dis ou fait, rien n’y fait. Mais je vis avec « ce papi » et je vis toujours ce stress. Oui je suis Tannée.
claire says
10 février 2015 at 11 h 32 minTon message m’a énormément touché, et tout particulièrement parce que j’ai vécu la même chose avec ma grand-mère il y a 5 ans. On ne s’en remet jamais complètement et pendant longtemps je me suis dit que si j’avais fait ou dit certaines choses peut être que…
La dépression est une maladie tellement complexe, j’ai encore du mal à la comprendre…
louise Lalonde says
10 février 2015 at 15 h 20 minle 5 et le 6 fév. 2011, en dépression avancée, 2 tentatives de suicide ratées, la 2e, j’ai vomi tout tout ce que j’avais ingurgité pour partir, enfin. Mes enfants ont leur vie à vivre, mes petits enfants, vu leur jeune âges m’oublieraient vite et mon mari, je le libérerais enfin de ma présence « folle ». J’ai été trop lâche pour recommencer une 3e fois. c’est pourquoi je peux vous écrire. Je suis toujours suivie pour ma dépression mais malgré tout, il y a des jours ou je me sens vraiment de trop sur cette terre. Voilà, je voulais donner le témoignage de quelqu’un qui voudrait partir mais est trop lâche pour mettre son projet à exécution même si je sais que je libèrerais tout ceux que j’aime le plus au monde.
Elisabeth says
10 février 2015 at 20 h 07 minMme Lalonde,
vous venez me chercher. Ma mère a le mal de vivre, elle aussi. elle a fais trois tentatives de suicide et maintenant, elle va mieux. Ça prend du temps. Elle croyait qu’elle était non seulement un poids pour elle-même, mais aussi pour son entourage.
Je serais malhonnête de dire que je ne l’ai pas trouvé toujours facile.
Par contre, je suis vraiment heureuse qu’elle ait tenu bon. J’en ai encore besoin, à 40 ans, de ma mère. Mes enfants ont aussi besoin d’elle. Elle n’est pas »disponible » comme je l’aurais souhaité, mais elle est là. Elle demeure loin, aussi. Mais je m’égare. Parlons de vous, si vous me le permettez.
Vous n’êtes PAS de trop sur cette terre. Vous avez un chemin difficile, une MALADIE. Ce n’est pas de votre faute. Ce qui est le plus dur, dans cette maladie, c’est que vous devez être dans l’action pour vous en sortir, et c’est JUSTEMENT ce qui est le plus difficile, étant donné votre maladie. Sans nommer qu’on se retrouve souvent seule dans notre détresse. Personne ne comprend vraiment à quel point que c’est une maladie. Sauf ceux qui s’en sont sortis.
Vous nommez que vous avez un projet, mais que vous êtes trop lâche pour le mettre à exécution. Pourriez-vous être assez lâche pour laissez faire votre »projet »? Vous sentez-vous capable d’avoir la réflexion d’en avoir un autre projet, tout petit… puis peut-être un autre, la semaine prochaine, ou p-être dans un mois..? Là je ne parle pas d’un projet du genre »je me tricote un foulard », ou »je mets à cuisiner des choux à la crème » là. Non.
Je vous parle de manger au moins une fois par jour.
De dormir sans vous sentir coupable, une fois de temps en temps.
D’écouter le film que ça fait longtemps que vous vouliez voir, mais que votre mari lui il-n’aime-pas-ça.
De prendre un bain par jour, ou par semaine. Avec une chandelle.
De lire sur votre maladie. (Si vous aviez un cancer, vous liriez là-dessus. Pourquoi ne pas lire sur la dépression??)
Vous me suivez?
Vos petits-enfants ne vous oublierait pas, vous vous trompez. Croyez-moi.
Votre mari ressent de l’impuissance. Il ne serait jamais libéré de savoir qu’il n’a pu rien faire, si vous le quittiez.
Si vous mettez votre »projet » à exécution, vous allez laisser un grand vide. À jamais. Dans une logique, si vous laissez un vide, c’est que vous remplissez une place. Elle n’est pas celle que vous aimeriez avoir en ce moment. Votre présence est »folle », comme vous dites.
Mais c’est la vôtre et elle ne sera pas dans cet état toute votre vie restante, si vous avez le courage d’aller chercher encore plus d’aide… et votre entourage ne demande qu’à pouvoir vous aider à mettre ces petits projets à exécution. Parlez-leur-z-en, voir.
Vous n’avez aucun pouvoir sur le passé. Mais vous avez encore du pouvoir sur votre maladie. Vous pouvez guérir.
Courage.
La dépression, c’est un cancer de l’âme. Il y a des crises aigües, et des périodes de rémission qui peuvent durer des années, sinon tout le temps, parfois. Et vous devrez peut-être prendre des médicaments toute votre vie.
Comme moi.
P.S.: PETITS projets. Un à la fois. Pis faites une liste. Ne faites pas tout au complet, faites juste la regarder une fois de temps en temps.
P.S.S.: Il y a des gens qui vous aime, ne l’oubliez pas. Même si vous ne le ressentez pas, n’oubliez pas que la dépression change la perception de la réalité et des émotions. Ne croyez pas toujours vos pensées, elle vous joue un tour en ce moment.
P.S.S.S.: Une dernière chose. Écoutez votre intuition. Toujours. Le cœur ne ment JAMAIS.
Ah, finalement, encore une autre, désolée. Écoutez votre médecin. Si y’est pas bon, changez. Il y a toujours l’urgence psychosociale du CLSC de disponible, aussi. Du ben bon service, gratuit. 8-1-1, au téléphone.
Bonne chance.
Chris says
11 février 2015 at 11 h 17 minLouise, ne crois pas que tu libérerais tout ceux que tu aimes en mettant fin à ta vie! Ils souffriraient le reste de leurs jours de ne pas avoir pu t’aider!!! Ne pas avoir pu faire quelque chose! Même si « nous », on sait qu’ils ne peuvent rien y faire!
Ce n’est pas d’être lâche de ne pas tenter une troisième fois! Au contraire, ça te demande beaucoup de courage et de force pour continuer! Je crois que nous devons trouver des moyens pour ne pas leur faire ça!
Personnellement, je mets mes efforts à faire un exercice, assez intensif pour avoir chaud, pendant au moins 30 minutes, chaque jour! J’ai pu en sentir les grands bienfaits! Ça me rend euphorique, sans blague! Le défi c’est de poser les petits gestes pour le faire (me lever, manger ou m’habiller tout de suite, adéquatement pour l’exercice en question,et commencer! Je n’y arrive pas tous les jours, même si je suis tout à fait convaincue du bienfait! Ouf! Pas facile mais je veux le faire et trouver d’autres moyens pour me permettre de continuer, pour ceux que j’aime…et qui m’aiment!
Louise, cherche, lis, parles-en! Ne lâche pas, ça fait trop de dégâts pour ceux qui restent! Bonne chance! …..Merci, ça m’a fait du bien de t’écrire ça! Ça renforce ce que je dois faire aussi, pour moi.
Dany says
11 février 2015 at 18 h 56 minLouise je travaille depuis 20 ans avec des personnes qui ont perdu quelqu’un par suicide. Je peux vous garantir que vous ne libèrerez pas vos proches. Ce serait plutôt un énorme vide et beaucoup de douleur qui leur resterait. C’est votre impression que vous leur êtes un fardeau et pas la réalité. Je ne dis pas ça pour que vous vous sentiez coupable. Je sais combien la souffrance peut être grande à certains moments. Quand ça fait mal, n’attendez pas que ce soit trop gros. Appelez au 1-866-appelle. Ne restez pas seule avec votre douleur. Je sais que l’on peut s’en sortir à petit pas. Essayez vous n’avez rien à perdre et en même temps, vous pourriez tout perdre.
lydz says
11 février 2015 at 20 h 08 minMa chère Louise. Les mots me manque mais je voulais tellement vous répondre. Il y a quelques années, j’ai perdu une excellente amie. Une personne incroyable dont l’originalité et la gentillesse m’ont profondément marqué. Elle avait 3 magnifiques petits cœur qui l’aimait aussi énormément. Mais elle avait vécu des choses terrible et elle avait un gros, gros mal de vivre à cause de ça. Un jour, elle en a eu assez et elle nous a quitter. L’église était pleine à craquer de gens venu lui dire au revoir. Ses enfants sont maintenant marqué à vie et ils croit que c’est de leur faute si elle est parti. Les enfants sont comme ça, ils se sentent TOUJOURS responsable. Ils sont fait comme ça. Mon amie elle, elle était malade. Son mal de vivre lui bloquait les yeux, lui empêchant de voir à quel point les gens l’aimait. À quel point elle était une personne incroyable qui méritait d’être heureuse. Elle attendait pour avoir de l’aide, mais le système est lent, et l’aide n’est pas arriver à temps. Je peux vous dire que plus de 100 personnes ont souffert de son départ. Mais elle, elle croyait fermement que tout le monde s’en ficherait et que ses enfants seraient mieux sans elle. Se n’est pas vrai. Ils pleurent chaque jour maintenant. Et ils ont un mal de vivre eux aussi maintenant. Je vous en pris, ne baissez pas les bras. Pour vous enfants, mais aussi pour vous. Moi aussi j’en ai vécu des moments terribles dans ma vie. Beaucoup. Et j’ai survécu pour une seule et unique raison: un jour, je me suis dit que la vie m’avait tellement pris, elle a volé mon enfance, mon innocence et ensuite ma petite fille. Un jour, je me suis dit, un jour, la vie va devoir me redonner au centuples tout ce qu’elle m’a cruellement volé. J’ai attendu. Et un jour, la vie m’a redonner. Et elle m’a redonner encore, et encore. Maintenant, j’aide des gens autiste à avoir une vie normal. Je leur donne ma voix, parce que même si je suis autiste, je parle très bien. Alors je leur donne ma voix pour que eu aussi soit entendu. Toute cette douleur que vous avez, un jour, vous pouvez la transformé en sagesse et en faire profiter d’autre. Ne lâchez pas.
Louise Lalonde says
10 février 2015 at 15 h 23 minJe ne comprends pas, on écrit détection d’un houblon et c’est la première fois que je vous écris, je voulais seulement vous aviser. Même pour vous, je suis de trop
Genevieve says
10 février 2015 at 15 h 35 minBonjour Louise, en fait dès que les gens écrivent, le commentaire va se cacher dans mon ordi pour que je puisse l’approuver avant qu’il n’apparaisse… C’est qu’il y a des compagnie publicitaires robotisées qui utilisent les blogues pour mettre de la publicité genre pour des condoms, des gommes, des compagnies de prêts… Si je n’avais pas ça les commentaires deviendraient des immenses babillard publicitaires 😉
J’ai de la peine lorsque je lis votre message précédent parce que je suis certaine que personne ne serait libéré… Si vous saviez la peine que ça laisse dans le coeur de ceux qui restent… Je vous comprends, la dépression est génétique et des fois je tombe très bas… Mais avec mon vécu je sais que ce n’est pas la solution que les gens qui nous aiment vivraient avec beaucoup de peine… Dans ce temps-là j’essaie de pousser une passion que j’aime comme la lecture, l’écriture, la musique pour me faire du bien…
Votre famille a très certainement besoin de vous chère Louise xxxx
Chloé says
10 février 2015 at 16 h 06 minJe braille littéralement dans mon salon… J’ai perdu mon grand-père quand j’avais 16 ans. Merci Geneviève d’avoir mis des mots sur ce que j’ai vécu, sur ce que je vis encore aujourd’hui..
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Loulou says
10 février 2015 at 18 h 53 minLa dépression frappe beaucoup plus d’agriculteurs qu’on voudrait le croire. La vie à la ferme n’est pas de tout le repos et le burn out n’est jamais bien loin…
Genevieve says
10 février 2015 at 19 h 21 minYeux dans l’eau…merci pour le partage, ton texte est touchant…
Okoumi says
10 février 2015 at 19 h 48 minSalut Geneviève!
Ouf….. Et reouf…. Ton texte est trop… Tellement…. Juste…. J’arrête pu de brailler… Mon père a fait une tentative de suicide il y a 3 semaines et je suis maman de 3 enfants… Merci pour ton texte… Je crois que je vais lui faire lire, pour qu’il voit la peine qu’il aurait pu faire à ses petits-enfants… Pis qu’en même temps on sait que c’est pas lui! En faite, pas tout à fait lui… C’est tellement difficile à comprendre, tellement troublant, choquant, bouleversant… Je ne peux pas croire qu’il y a des milliers de personnes qui se sentent ainsi et qu’il y ait des milliers de famille qui ont à vivre cette peine….
Merci encore..,
D’une Geneviève très troublée…
tania says
10 février 2015 at 21 h 49 minWow tout ce que tu dis c’est beau…et c’est vrai….moi c’est mon papa qui avait le mal de vivre et qui m’a tjrs dit que quand j’aurais 18 ans ça serait fini… pis la j’ai eu 18 ans pis j’ai craint le pire… pis la j’ai eu 19 ans pis ça y est il est parti…il a fait un face à face suspect avec un camion…on ne saura jamais ce qui s’est réellement passé. …mais on dirait que ds mon coeur j’ai tjrs douter…même si je persiste à dire que c’était un accident….il a fait trop de choses bizarre cette journée. … et maintenant ça fait 10 ans….je ne pleure plus mais mon coeur fait mal souvent…. pis quand ça me pogne à moi aussi de feeler tout croche. .je regarde mes 2 petits amours pis je me dit que je ne veux jamais que leur petit coeur fasse mal autant….. merci pour ton texte…. il a remémorer pleins de beaux souvenirs à ma mémoire…:)
Momdouce says
10 février 2015 at 22 h 56 minDes larmes, des larmes et des larmes … le sentiment d’avoir ressenti ce mal de vivre si intense. Mes enfants, merci vous m’avez sauvez la vie ! Je suis de tout coeur en pensée avec vous en ce mausus 11 février … ça ira bien … les pensées seront présentes
Kim Lessard Dufour says
11 février 2015 at 0 h 25 minMerci!! Tres beau texte…..moi c’est mon papa qui l’a eu le mal de vivre..13 Novembre 2007! Ton texte fait du bien!
claudel Thibault says
11 février 2015 at 19 h 23 minchanson écrite en 1997 pour mes défunts amis…
J’ai connu tant de déboires,
J’pourrais en faire une longue histoire,
mais j’ai préféré venir vous parler
des souvenirs du passé.
De nos amis disparus,
auxquels parfois on ne pense plus.
ces quelques mots j’vous les dédie
où que vous soyez mes amis.
6 pieds sous terre, dans un isoloire,
ou bien encore encore au purgatoire.
j’ai mémoire des vieilles amitiées,
des grandes nuits blanches à fêter.
A boire de la bière pour soulager
les tourments de rage qu’ils nous ont caché.
Non je n’irai pas les rejoindre
car tant de choses j’ai du craindre
avant de trouver la vie si belle
et de me marier avec elle
Ces quelques mots,
j’vous les dédie,
où que vous soyez mes amis
Je n’ai plus que ma guitare pour vous prouver
les restes de nos amitiés
non je n’irai pas les rejoindre.
Car tant de choses j’ai du craindre.
Avant de trouver la vie si belle,
et de me marier avec elle
Pour ma part je dois m’en aller
rejoindre ma bien-aimée,
et lui dire tendrement,
Merci d’être la mère de nos enfants!
amélie says
25 février 2015 at 13 h 57 minParce que j’aurais probablement pus écrire la meme douleur,parce que ma grand-mere et mon mari on tout les deux choisit de mourir ,parce que je comprend si bien cette tonne de brique qui assomme et réassomme pendant beaucoup trop longtemps.Je te dit merci tatouée maman,parce que je suis aussi une tatouée maman,qui a maintenant des petits monstres sans papa et avec une maman qui porteras le fardeau de ses suicides toute sa vie en les exorcisant a coup d’aiguille et d’encre.Merci de m’Avoir permise aujourdhui de verser ses quelques larmes que je me permet si rarement.Merci
Mélodie says
5 juin 2015 at 9 h 13 minMoi aussi février c’est toujours un peu de la marde…Ma mère (et grand-maman de mes enfants) s’est enlevée la vie également en février (2012). Ton texte m’a beaucoup touchée et je vais peut-être le faire lire à mes garçons quand ils seront un peu plus grands. Je me dis qu’à chaque étape de leur développement cognitif ils revivront en quelque sorte leur deuil, différemment. Ton texte pourra peut-être les aider à comprendre, être un peu plus sereins et moins en colère face à cette triste réalité.
Marie-France Bonsaint says
1 février 2016 at 13 h 48 minSi je peux me permettre, je vous suggèrerais de voir le film Les Êtres chers, vraiment…il traite du sujet et nous aide à comprendre la réalité de ces gens qui vivent avec le mal de vivre et apporte un apaisement aussi.
Maman Poule et Cie says
26 janvier 2017 at 5 h 22 minTon texte est beau et touchant. Oui la douleur, mais non on ne leur en veut pas.
Ma grand-mère maternelle s’est suicidée 5 ans avant ma naissance.
Mon petit frère a lui aussi fait ce choix terrible il y a un an (le 25 janvier 2016), 7 mois après mon cousin. Ils avaient 30 et 22 ans.
Aujourd’hui, j’honore la vie autant que je peux et je compile tous les petites joies, tous les petits bonheurs pour ne jamais oublier combien ça en vaut la peine.
Et j’espère transmettre cet amour de la vie à mes enfants pour que jamais un tel drame ne se répète !