Je savais que le post-partum était possible pour les mamans, mais je ne m’étais jamais posé la question à savoir si c’était possible pour nous, les hommes. Surprenamment, oui! Sauf que j’ai l’impression que c’est comme l’allergie ou l’intolérance au gluten, certaines personnes vont vous dire que c’est une invention parce
que dans l’temps, ça n’existait pas! Vous savez quoi, peut-être qu’ils ont raison! Ça se peut aussi qu’aujourd’hui on ait mis des mots sur des maux que bien des hommes ressentaient à l’époque, mais n’osaient pas en parler de peur d’être jugés. Divers temps, divers mœurs… pas vraiment. Encore là, chaque personne réagit différemment à chaque situation. Dans mon cas, je peux vous affirmer que j’ai mal évalué la hauteur de la première marche.
Au moment de la naissance du petit premier, plusieurs trucs étaient chambranlants. Mon emploi ne me convenait pas du tout, je n’avais aucune idée de ce qu’il fallait faire avec mon enfant, si on regarde ça froidement, c’est comme si t’essayes une bonbonne de poivre de Cayenne tout en regardant par le trou ou ça sort, y’a de fortes chances que tu restes surpris!!
C’est sûr qu’au premier enfant, c’est impossible de savoir exactement ce à quoi va ressembler la paternité «at large». C’est sûr qu’on doit se donner une chance aussi. Moi j’ai fait l’erreur de continuer comme si rien était, comme si un enfant c’était un changement qui changeait pas grand chose. Avec le recul et quelques rides plus tard, je peux dire que j’étais loin de la réalité parce que, non seulement il faut apprendre à être le parent d’un enfant, mais il faut aussi apprendre à être parent avec un adulte. C’est pas nécessairement le genre de truc auquel je m’étais attardé.
Un vieux sage du style Père Fouras… ou peut-être Yoda… quoiqu’ils se ressemblent à s’y m’éprendre… anyway… un vieux en robe avec des sandales et des bas blancs a déjà dit que deux têtes valent mieux qu’une. Ben moi, je rajouterais que un + un, c’est supposé de faire deux, pas un gagnant + un insatisfait. L’espèce de mélange de je ne sais pas trop quoi faire, je ne sais pas trop comment faire avec son enfant et la mère de l’enfant se résulte tranquillement pas vite en sentiment d’échec mélangé avec un sentiment d’impuissance. Je crois que c’est un peu ça qui m’a post-partumé. Le manque de communication, savoir ce qu’on doit faire, comment et quand pour qu’on rame du même bord, ensemble. Ce n’est pas de savoir qui a la meilleure façon de faire, parce que chacun arrive avec son bagage de connaissances et d’expériences. C’est de savoir ce qui est mieux pour le développement de l’enfant et le développement du couple. C’est aussi de mettre en valeur les forces de chacun et de travailler sur nos faiblesses pour avoir la meilleure combinaison possible. Si t’arrives tout croche à l’escalier et que tu manques la première marche comme j’ai fait, ça se peut que tu tombes, mais si tu t’aides avec la main-courante, t’as plus de chance que ça fonctionne.
Vous êtes les premiers modèles pour vos enfants, c’est vous qui générez ses racines, les bases de ce qu’il sera. Ce n’est pas pour mettre de la pression ou quoi que ce soit, mais plus pour vous faire réaliser que chaque petite chose aussi anodine soit-elle, peut changer la vie de votre enfant. Vous vous souvenez surement de certaines paroles de votre père ou votre mère quand vous étiez jeune. Ils n’ont surement pas commencé leurs phrases par : Mon enfant, écoute cette phrase-là, ça va changer ta vie. Non. C’est l’apprentissage au quotidien et la reproduction d’une façon de penser et d’agir qui changera leurs vies. Si vous êtes courtois et que votre enfant voit que ça fait plaisir aux gens et que les gens sont courtois en retour, plus tard il fera la même chose.
Mais attention, mise en garde juste de même : Ne paniquez pas s’il prend une petite pause de douze à dix-huit ans, c’est temporaire, c’est comme un boomerang, ça revient un moment donné !
Mathea says
18 juin 2016 at 1 h 21 minQuel beau post que ce témoignage de papa! Ça donne aussi des pistes et éclaire la lanterne de la maman que je suis.
Ces quelques mots m’ont particulièrement marqué: « savoir ce qu’on doit faire ».
J’ai eu la chance (?) d’avoir un petit frère et une petite soeur beaucoup plus jeune que moi (10 ans d’écart) et j’ai toujours grandi au milieu d’enfants dont je me suis volontiers occupée.
Alors le « savoir ce qu’on doit faire », disons que dans beaucoup de cas, j’en avais vaguement une idée et puis je me laissais la possibilité de faire essai-erreur. Et à l’inverse de mon chum qui fonctionne principalement à l’instinct, je me suis beaucoup documentée avant sur les phases de développement des bébés, etc.
Dans son cas, son instinct était comme quelquefois « défaillant » car face à des situations jamais vécues. Plus que de l’échec ou de l’impuissance, c’était plutôt une relation qui a fini en la maman dit ce qu’il faut faire et le papa fait. Sans lui laisser la place pour qu’il apprenne par essai-erreur lui-même et sans que lui-même se donne cette place.
Finalement ça s’est placé tranquillement avec les routines mais au combien quelquefois les papas devraient aussi parler entre eux et partager ces moments là!
Alors merci de prendre la plume et de les partager avec nous.
Audrey Ménard says
8 février 2017 at 19 h 49 minDans mon cas papa a capitulé. Il s’est réfugié dans sa vie de gars qui a pas d’enfants ( sans sortir juste en ignorant les besoins). Ça menez à une séparation à quatre à mois pour notre bébé. Tant qu’à être monoparentale en couple, j’allais l’être seule. Si nous avions pu, à ce moment là communiquer.
Cette épreuve fut l’obligation pour lui de s’ouvrir à son enfant. Il était seule avec elle deux jours sur sept, il devait bien s’en occuper pas le choix.
Je suis marié à un autre homme aujourd’hui. J’ai deux autres enfants. Mais chacun de mes enfants à une chance, celle d’avoir un papa présent et aimant.
Genevieve says
9 février 2017 at 9 h 11 minJe t’embrasse très fort… Parfois on ne peut pas rien faire mais c’est arrivé à beaucoup d’amies que je connais que papa a réussi a prendre ses responsabilités une fois la séparation complète parce qu’il n’avait pas le choix. Je suis heureuse que tu aies pu refaire ta vie avec un autre homme c’est beau à lire xxxxxx