Je sors mon clavier et l’angoisse me pogne… Je ne veux pas insulter personne, je ne veux pas faire de peine non plus, mais je réfléchis depuis plusieurs semaines sur l’angle vers lequel je veux aller avec ce texte. C’est drôle en 2017 écrire de façon positive sur les réseaux sociaux c’est rendu parfois plus difficile à gérer que l’inverse… Quand on parle de nos enfants positivement, on dirait qu’on se fait traiter de mère parfaite, on se fait accuser de vouloir mettre trop de rose dans la maternité…
Oui, je suis de celles qui aiment ventiler quand je suis à boute, je pense que c’est bon pour la santé quand je suis épuisée, que j’ai le goût de me rouler en boule pis que je pense que je n’aurais jamais dû être une mère…Ben oui, ça m’arrive, au même titre que des fois j’ai le goût de sacrer ma job là, de changer de job, d’étouffer mes parents dans ma tête parce qu’ils me gossent, de laisser tomber mon char au milieu du traffic, d’envoyer promener la caissière de l’épicerie qui me pousse une remarque random après une mauvaise journée, de me mettre à pleurer parce que j’ouvre un bill inattendu au mauvais moment… Tsé, il y a tellement de situations qui influencent l’humeur et quand on devient parent, j’avoue, c’est parfois souvent la goutte qui fait déborder le vase parce qu’on est plus fatiguée, plus amorphe, qu’on a moins de temps pour nous et qu’on se sent parfois un peu bousculée…
Dernièrement, à force de voir tellement d’articles, tellement de posts négatifs sur la vie de parents, je me suis demandée : est-ce que j’aime ça être une mère ? J’ai l’impression que la réponse ‘’Oui’’ n’est pas trendy, c’est pas tendance de vouloir être positive pis d’apprécier être une maman de nos jours. Ben je me commets ce matin, j’aime ça être une maman plus que tout au monde je pense. Vraiment, je l’écris sur la pointe des doigts, mais j’aime tellement ça être ‘’La maman de…’’. Pis la je dis pas qu’à tous les jours je cours avec une robe jaune canari en embrassant le front de mes enfants tout en chantant Ain’t no mouton high enough en brassant des crêpes… Des fois, je lâche des ‘’HEY C’TASSEZ’’ de la mort, des fois je vais dans ma chambre mordre dans un oreiller, des fois j’ai hâte au lundi matin pour que la semaine recommence mais je dois dire que mon verre je le vois à moitié plein le plus que je peux.
J’aime être une maman. C’est pour ça que lorsqu’ils partent, ils me manquent, c’est pour ça que quand ils s’endorment et que je vais redonner un bisou de plus mes yeux coulent tout seul. C’est pour cette raison aussi que si quelque chose arrivait à mes enfants, à ma famille je serais inconsolable et que quand je vois une maman qui perd ses enfants j’ai mal physiquement dans le ventre tellement je sais que sa peine doit être immense. J’aime être avec eux, les entendre rire, me dire que lorsqu’ils pleurent c’est parce que je peux les consoler où qu’ils sont en train d’apprendre une petite leçon de la vie. J’aime savoir que je suis un peu au coeur de leurs apprentissages, que je suis en train de participer à leur vie d’adulte à long terme sans qu’ils ne s’en rendent compte. J’aime quand ils jouent, quand ils inventent des histoires dans le bain, j’aime quand ils me demandent plus de bisous, j’aime quand ils me racontent leur journée. Je trouve que les fins de semaine sont trop courtes et j’aimerais ne pas avoir de responsabilités financières pour étirer les vacances de Noël tout le mois de décembre.
Parce que oui, c’était plus simple avant d’être maman, je gérais ma vie comme bon me semblait, on pouvait faire l’amour à l’heure qu’on voulait sans se dire qu’on se ferait réveiller le samedi matin à 5h30-6h, oui, je ne calculais pas mon temps pour me laver et je mangeais ce que je voulais quand je le voulais. Personne ne chialait sur mon souper, si j’avais le goût de manger du resto, ce n’était pas un événement planifié et je n’investissais pas tous mes sous pour habiller tout le monde et payer la garderie avant de m’acheter un chandail neuf. Au bout du compte, la vie va vite, c’est une locomotive difficile à arrêter et j’ai le goût de voir le verre à moitié plein le plus souvent que je peux. Le bonheur qu’ils m’apportent est plus grand que toutes les crises de bacon pour un verre bleu du monde entier.
À l’ère des réseaux sociaux, ce n’est peut-être pas super trendy de ne pas chialer, mais je vais m’asseoir et assumer ça comme une grande fille. Le jour où mes enfants quitteront la maison je me bercerai avec une tisane à tous les matins avec l’écho de leurs rires dans l’espoir qu’ils viendront me visiter avec mes petits-enfants pour combler le bruit des pièces vides qui occupaient tellement trop de jouets pour la ligue. Ce jour-là, quand ils repartiront, je me dirai que la vie va trop vite et que j’ai bien fait d’apprécier leur présence dans ma vie à tous les jours. D’ici là, je vais m’occuper de starter la quarante deuxième brassée de lavage et laver le plat moisi que j’ai trouvé dans le fond du sac à dos du grand qui sent le yâbe comme ça ne se peut pas pendant que je vais me faire crier des ‘’MAMAMANNNN il m’a volééééé mon jouetttttt’’ et des ‘’ BEN LÀ CE N’EST PAS MOI, C’EST LUIIIIIIIII QUI PARTAGEEEE PASSSSS’’…
Parce que tsé, c’tun peu pareil partout ;), c’est souvent juste de la façon que tu décides de regarder si c’est assez pour tout gâcher… Moi je vais mettre mon cerveau à off et starter »Les soeurs Boulay », prendre une grande respiration et me dire qu’il y a ben ben pire… Ce n’est pas trendy, mais je n’ai jamais été ben ben trendy anyway… Je vais vivre avez ça 😉
Mélissa says
24 février 2017 at 7 h 31 minJe trouve que tes textes font du bien. La vie passe tellement vite et te lire me rappelle chaque fois des souvenirs. Ma fille est rendue à 13 ans et tes textes me rappellent les petites douceurs vécues avant l’adolescence. Je regrette presque que tes enfants ne soient pas plus vieux pour que tu puisse me remonter le moral dans les moments plus difficiles. Les réseaux sociaux offrent une vitrine facile aux chialeux et aux insatisfaits. Ça paraît même mal d’écrire notre fierté quand nos enfants ont des bonnes notes. Je m’assume et je le fais quand même car je veux qu’elle puisse voir à quel point je suis fière d’elle. Continue ton travail. Tes garçons pourront relire tes textes quand ils seront plus vi up et pourront voir à quel point tu es une maman fière, aimante et dévouée.
Veronique says
24 février 2017 at 7 h 42 minJ’adore. Je me reconnais dans ton texte parce que je suis un peu comme toi, le verre est à moutier plein et oui quelques fois ça m’arrive de pogner les nerfs. Quand je dis aux gens que j’aimerais avoir un autre enfants j’attends souvent me entourage me dire. Véronique toi tu peux faire ca, tu l’as l’affaire tu es parfaite, moi 2 c’est assez. Non je ne suis pas parfaite juste que le beau côté des choses est souvent plus agréable. Merci d’être qui tu es parce que je lis tout ce que tu écris pis j’taime.
Marie-eve says
24 février 2017 at 9 h 03 minSi nous sommes vraiment rendu à l’ère d’avoir honte d’aimer notre rôle de maman, on a un sacré problème !!!! J’ai grandi avec ce rêve d’un jour avoir des enfants, en jouant à la maman, en disant à qui voulait bien m’entendre que » moi lala si j’ai un fille quand je vais etre grande, jvais l’appeler ….. » et maintenant que je suis maman, faudrait que je chiale sans arrêt ??? J’ai eue ma première à l’âge de 19 ans, mon monde a arrêté de tourner, je suis devenue la maman de Maryjane et par la suite la maman aussi de Morgane … c’est le plus beau titre qu’on a pu me donner et je me fou de la façon que les gens me perçoivent, je donnerai toujours 100% de ce que j’ai et ce que je suis à élever mes enfants et à leurs offrir l’enfance la plus incroyable au monde!!! Genevieve, n’arrête jamais d’écrire, plusieurs d’entre nous lisent tes textes et se disent qu’enfin « on est normal comme maman !!! »
Lucie M. says
24 février 2017 at 9 h 20 minGeneviève Jeté au pouvoir !!! T’as raison d’assumer ton bonheur : pour toi d’abord, pour ta famille et pour nous aussi, qui sommes si chanceux de te lire. Choisir de voir le bon, le beau avant tout et être capable de profiter du moment présent ne dépend que de chacun d’entre nous. Moi non plus je n’échangerai mon rôle de maman pour RIEN au monde !
Marie-Josée says
24 février 2017 at 9 h 25 minJ’aime ça moi, que tu sois pas « trendy ». Ton texte m’a fait du bien. Je suis tannée de lire les mamans qui chialent sur tout et sur rien. Qui cherchent à démontrer que c’est DoooonC compliqué, quand ça peut être bien simple. Le capitale reconnaissance sur la crise de bacon de leur terrible two…. etc.. merci pour ce texte feel good. Parce qu’au fond c’est ça la vraie vie. Lâcher des « hey c’t’assez » et leur donner des bisous de plus quand même, une fois qu’ils ont l’air d’un ange endormi dans leur lit. On sous-estime la chance qu’on a d’entendre les rires, les cris, les pleurs et les discours de nos enfants. Trop de parents n’auront même pas le 1/4 de ces petits plaisirs. Profitons-en pour aimer et embrasser ce rôle. Pis vive les parfaites imperfections !
Isa says
24 février 2017 at 9 h 40 minTon texte tombe à point. Cette semaine, j’ai décidé de retirer de mon fils d’actualité FB certaines personnes négatives et certaines page que je suivais. Je n’écoute plus les nouvelles ni le soir ni le matin depuis un an pour la simple raison qu’elles sont toujours négatives…et que notre cerveau enregistre plus facilement le négatif que le positif. J’ai donc eu le même constat cette semaine face aux réseaux sociaux. La maternité ce n’est rose du tout. Pis oui ca fait du bien de ventiler. Mais à trop baigner dans une ambiance négative, on devient négatif soi-même et on le voit à moitié-vide le verre. Personnellement, ce n’est pas tant le rôle d’être maman qui est si difficile. C’est d’essayer d’être maman à 100% et aussi une blonde à 100% et donner son 100% au travail. Si on sais calculer un peu, on comprend vite qu’on ne peut pas exceller dans ces 3 rôles.
Johanne says
24 février 2017 at 9 h 44 minMerci et quel beau texte qui me ramène en tête plein de beaux souvenirs avec mes deux garçons qui sont maintenant rendus adultes et parents à leur tour. Je suis maman et grand-maman et c’est le plus beau de la vie. J’apprécie tous les moments de douceur avec eux.
Amélie says
24 février 2017 at 10 h 10 minQuel beau texte! Je n’ai pas l’intention de critiquer car tout ça c’est la vérité. Parfois on laisserait tout tomber, mais souvent c’est l’amour inconditionnel qui prend le dessus et la fierté d’avoir fait de nos enfants ce qu’ils sont.
Anne-Marie says
24 février 2017 at 12 h 59 minJ’adore ce que tu dis. Le monde est tellement rendu chialeux et difficile. Tout semble dure… C’est plaisant de voir quelqu’un comme toi qui aime la vie et être maman. Merci 🙂
Josianne says
24 février 2017 at 13 h 48 minT’inquiète, on doit être 2 pas trendy pentoute parce que, maudit que j’aime être maman!!
Et je m’assume à 184%
Stefanie Thibeault says
24 février 2017 at 15 h 37 minFaque t’es pas trendy? Moi non plus d’abord pis je soupçonne qu’il y a parmi nous des mères comblées pas sorties du garde- robe que ton texte va aider ?J’ai eu ma fille à 40ans, in extremis pcq je tirais la plogue, ne réussissant pas à tomber enceinte avant. Je refusais les traitements de fertilité. Je rêvais de ma bedaine et de mon ti bébé fripe. Ma grossesse à été épouvantable. J’ai été hospitalisee d’urgence 2 fois en 3 mois alors que ma fille venait de naître. Ça m’à pris 2 ans me remettre sur pied. Je me suis séparée. J’ai fait une dépression que je soigne encore.
Rien de tout ça n’a éteint ma flamme, ma joie intense et altérante d’être là chanceuse qui a mis ma fille au monde. Tous les jours je me pince parce qu’elle vit.
Gabrielle à 4 ans et demi. L’an passé j’ai appris qu’elle est autiste. Je suis encore et toujours complètement comblée et irréversiblement en amour avec la maternité et avec ma fille, bien sûr. Malgré les jours poches, le manque de sous, de services et de répit, si c’était à refaire je le referais, je ne raterais jamais ce rendez-vous. Ma fille m’a mise au monde ?
Danielle says
24 février 2017 at 16 h 17 minJe suis maman d’une grande de maintenant 27 ans. Je n’ai jamais au grand jamais regretté cette grande joie de donner la vie. Elle a été et est encore au centre de notre vie même si maintenant elle fait la sienne . J’ai choisi de travailler à la maison lorsqu’elle était petite et je n’ai jamais regretté. Les petites pierres que l’on dépose pour leur tracer le chemin valent 100 fois le travail ou la difficulté à déposer ces même pierres.. j’ai adoré être une maman et j’aurai le même plaisir à devenir une grand-mère. Soyons positif ça rend la vie plus agréable et douce et éloigne les maladie .
Stéphane says
25 février 2017 at 9 h 30 minAu risque de me faire jeter une pierre, « Aimer être parents » aurait été un titre plus inclusif pour l’autre 49% des parents… Sur Facebook, je ne partage que le meilleur de que me font vivre mes deux amours de filles. Le reste, peut-être moins agréable parfois, est banal, normal et accessoire. Pour moi, les rires, les découvertes, les spectacles, les bricolages, les soirées colés sur le divan à regarder un film pour enfants (ou des séries plus matures maintenant) seront les souvenirs qui vont me rester et pour elles aussi.
Un papa en garde partagée 50-50% qui aime être le père de ses filles.
Genevieve says
27 février 2017 at 23 h 46 minJe comprends vraiment beaucoup Stéphane, par contre, malheureusement actuellement ce sont 88% des femmes qui nous suivent sur Facebook et comme je n’ai pas toujours dans tous les cas la facette des papas comme dans un cas comme celui-ci je me suis adressé directement à elles… Mais je suis entièrement d’accord avec vous parce que je suis certaine que vous êtes un papa fabuleux mais je voulais vraiment viser le »mère indigne » qui est prôné sur les réseaux sociaux. Merci énormement pour votre commentaire parce que Marc-André était justement sur cette piste cette semaine 😉
Geneviève xxx
P.S C’est si beau à lire le : »qui aime être le père de ses filles », soyez fier de vous tellement là !