Nous étions là, à voir les gens arriver en me chantant bonne fête, la première ligne sortait chantait, réalisait, se mettait à pleurer… Je ne pouvais pas croire que personne ne s’en était douté… La surprise était trop grande pour être vraie…. Puis, une deuxième ligne de gens sortait sans savoir ce que la première ligne venait de découvrir en pensant elle aussi me faire la surprise… Certaines personnes ne comprenaient toujours pas, même au début de la cérémonie… C’était magique et tellement fou à la fois ! Tout le monde avait été berné, j’avais mon sourire qui ne décollait plus….
Ingrid St-Pierre chantait Feu de Bengale dans le hautparleur avec sa douce voix que nous aimons tant à la maison. Je pensais à ma sœur, je regardais sa petite valise du coin de l’œil en me disant : j’espère que tu es là pour voir tout ça… Les enfants nous disaient : On dirait qu’ils ne sont pas très contents, tout le monde pleure ! On a dit que c’était des larmes de joie, ils étaient collés sur nous et trouvaient ça très drôle et rigolo de voir leur mamie pleurer, ils nous ont dit : « Alors je crois qu’ils vraiment très contents. » Je tenais à avoir mes enfants près de moi tout au long de la cérémonie parce que nos enfants nous suivent dans toutes nos folies et celle-ci était vraiment la plus grande que nous avions faite !
Puis, les gens incapables de rester en place sont venus nous embrasser, nous dire qu’ils nous aimaient, certains incapables de parler tellement les larmes étaient grandes, tellement l’émotion était belle ! Certains figés sur place, incapables de comprendre comment ils avaient bien pu ne rien voir de tout ça… Ils avaient passé sur ce terrain vide quelques minutes auparavant et là tout y était pour y célébrer l’amour et tout ce qui l’entoure. Marc et moi nous nous regardions fiers de notre coup, fiers de nous, fiers de tout…
Laurence a pris le micro, a débuté la célébration…
Les premiers mots ont commencé, nos témoins sont venus nous dire un message. Mélodie a commencé sa lecture, puis à un certain moment, elle a prononcé la journée de l’accident de voiture qui a enlevé la vie de Myriam en disant quelque chose du genre : » Le 9 janvier 2008, tout s’est écroulé… » … D’un coup, le vent s’est levé très fort, la pluie a commencé à tomber sur nos têtes avec le soleil au loin… C’était irréel… Marc-André est arrivé dans ma vie en octobre 2007, quelques semaines plus tard je la perdais elle et tous mes repères…Elle avait 17 ans… Le mois suivant, nous apprenions que j’étais enceinte de notre grand Louka… Sans Marc-André, sans sa patience, sans sa finesse, sans sa délicatesse, je crois sincèrement que je ne sais où je serais en ce moment. Il y a des signes qui ne trompent pas. Ma sœur, c’est la plus grande douleur de toute la vie et là, pour la première fois en 8 ans, même si tout le monde me disait toujours qu’elle était avec moi tout le temps, je la sentais plus que jamais. Des parapluies sont apparus de nul part, tout le monde voulait qu’on continue, Marc me regardait avec le sourire en me disant : c’est ça nous deux, deux personnes qui s’aiment et qui se tiennent debout ensemble quand tout semble vouloir s’envoler autour… Nous avons fait nos vœux à la pluie avec Rémi qui cherchait mon attention, j’avoue que je ne le voyais pas, je voyais juste mon presque Mari me lire ses vœux et me dire à quel point nous étions faits pour être ensemble… Je ne sentais plus le vent, la pluie, je ne voyais plus personne, je savais juste que j’étais à l’endroit pile où je voulais être…
Nous avons échangé nos bagues en jujubes aux pêches de façon significative puisque nous nous étions fait tatouer nos alliances deux jours avant, secrètement. Nous nous sommes embrassés, les parapluies aux vents, les enfants autour et la pluie est partie comme elle est arrivée dans toute sa spontanéité, comme un coucou, comme un passage entre les nuages… C’est peut-être une signe, une coïncidence, peu importe, je vais le prendre comme mon coeur veut le prendre. Alors que je pensais que c’était la pire chose qui pouvait arriver à notre mariage, je sais que cette cérémonie n’aurait pas été la même sans cette pluie, elle ne sentait pas comme d’habitude, elle était tellement significative, elle parlait sans rien dire pour nous rappeler que la vie est partout dans tout et que l’amour comme nous l’avons bâti est juste plus fort que tout….
Photographe parfaite et extraordinaire : Marie-Ève Rompré : https://www.facebook.com/marieeveromprephotographe
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