Vous allez me trouver vintage là c’est sûr !!! Mais saviez-vous que quand j’ai eu mes enfants en 2008 et en 2011, il fallait donner des légumes avant les fruits ?? Pour le premier, j’ai commencé les céréales vers 5 mois, le reste vers 7 mois on m’a donné une liste avec une puce de la C.I.A dedans pour être certaine que je mettrais la courge dans la bouche de mon bébé avant les zucchinis… Tsé DIN COUP qu’il exploserait. Je suis repartie chez-nous avec le p’tit, la liste et l’impression d’avoir un travail universitaire à faire…
J’ai introduit telle quelle la liste des céréales et ensuite, j’ai commencé celle des aliments… J’ai fait des purées de courges spaghettis et de zuchinis que mon bébé m’a cordialement recraché dans la face et j’avoue, je le méritais, c’est pas bon de la purée de zuchinis plain, sans assaisonnement… Moi perso, je trouve que ça goûte la mort… Je te laisse ici une photo de sa face de pas-heureux-qui-aimait-tant-manger avant que je lui cuisine c’t’affaire-là ! Moi qui était tellement énervée, mon chum avait le kodak pour filmer sa première vraie bouffe de sa vie… Mon bébé aimait beaucoup manger, regarde ses joues c’était un glouton dodu d’amour, mais là je voyais dans ses yeux que c’était plus un supplice que d’autre chose. Ton bébé a aimé les zuchinis à rien, ben t’es ben chanceuse et ben bonne mais ici ça n’a pas passé… Après, j’avoue, j’ai fait un Too bad la liste, j’ai intégré des choses le fun, d’autres qui goûtent moins le fun, j’ai fait des tests, des mélanges, des textures et heureusement, mon bébé n’a pas explosé, pas une fois et aujourd’hui, 7 ans plus tard, il mange pas mal de tout.
Trois ans après les zuchinis, c’était le tour de mon bébé neuf de découvrir l’univers du mou. En allant voir l’infirmière, j’ai compris que l’univers alimentaire avait changé… Le début de l’introduction était repoussé, mon bébé devait être allaité exclusivement jusqu’à 93 ans… Elle m’a présenté un document qui disait : « Jusqu’à 6 mois, l’allaitement me suffit». J’allaitais aux heures et demi depuis qu’il était né et ce n’était plus suffisant, bébé devait manger, en me donnant le flyer, elle m’a dit avec un ton de maternage : «Regardez c’est écrit ici _____, alors qu’est-ce que vous allez faire ?». Malheureusement, j’avais acquis de la confiance en ce que j’étais comme maman même si j’ai physiquement l’air d’avoir 14 ans avec des rides, j’ai donc répondu : « Vous savez quoi ? C’est triste mais mon bébé ne sait pas lire et sa façon de pleurer après avoir été allaité puis reboosté avec du lait maternisé me dit qu’il a faim… Je vais donc écouter mon bébé si ça ne vous dérange pas à moins que vous me disiez qu’il peut exploser en mangeant de l’orge ? ». Je suis revenue à la maison et j’ai commencé l’introduction des aliments… Rémi tapait des pieds en faisant des cris de joie tellement il était content d’avoir une cuillère dans la bouche… La mode du baby led weaning arrivait, j’avais le goût, mais j’avoue que je n’étais pas capable… Trop nerveuse… L’idée n’est pas écartée pour le prochain, j’aime écouter l’émotion du moment pour me laisser guider par le ressenti et c’est ben correct de même.
Mais vous savez ce que c’est dans le fabuleux monde de la maternité, quand quelque chose change, ça devient révolutionnaire… Il y a 2-3 ans, alors que Mère Hélène vendait encore les bonnes purées de Madame Claude (ce temps est révolu), c’est la viande qui a tout shifté, ben oui toi, elle a shifté les fruits, les légumes, fallait l’introduire au plus vite, nos bébés manquaient de quelque chose ! LA VIANDE EN PREMIER KESSÉ ÇA !!! C’était déjà à peu près l’affaire la plus dure à introduire, des purées de poulet, as-tu vraiment déjà goûté à ça ? Juste la faire ça pue ! Ben le mois suivant le changement, alors que mon amie capotait parce que son bébé se levait le coeur avec le poulet-à-rien, je lui expliquais qu’ici on l’avait introduit avec les patates douces et que Rémi était maintenant très carnivore que ça m’avait pris environ une semaine pour que dans son bol il y ait 90% poulet et 10% patates et que pour moi c’était mission accomplie puisque rares seront les fois dans sa vie où je servirai du poulet, juste du poulet et rien que du poulet à mes enfants. Elle m’a regardée comme si j’avais tué une chèvre en me disant :«Ben les choses ont changées, ça évolue tsé depuis que tu as eu des enfants !. Mon bébé avait 13 mois, ça faisait grosso-modo 9 mois que j’avais commencé l’introduction des aliments et j’étais déjà out-of-the-game !!!
Saviez-vous que mon petit frère Benjamin est né le 12 mai 1992 et que le 6 juin suivant, ma mère revenait de chez une excellente pédiatre qui pratique encore en disant à mon père : «La pédiatre nous dit de commencer les purées, il a trop faim». Ce n’est pas pour dire à quel point c’était épouvantable en 1992, c’est pour dire que les modes en alimentation changent. Ne commencez pas les purées si tôt mais je vous jure, Benjamin est toujours en vie ! De nouvelles allergies apparaissent, des nouveaux problèmes sortent alors on se dit : Ouin, y’aurait peut-être pas fallu changer ça… Si les enfants manquent de ça on va échanger ça… J’avais l’impression que mes p’tits étaient des cobayes et que contrairement à l’époque où on écoutait notre instinct, en 2015, un simple regard sur une étude nous disait que ce serait notre génération la meilleure pour introduire la meilleure chose en premier pour un meilleur développement globale de notre enfant parce que tsé faut tellement être les meilleures dans tout.
Entendez-moi bien, je ne dis pas qu’il ne faut pas écouter personne, qu’il ne faut pas suivre la médecine, les études, les indications de nos pédiatres, je dis simplement qu’il ne faut peut-être pas prendre ça trop au sérieux. Qu’il faut peut-être s’écouter et écouter les besoins de notre enfant tout en regardant globalement ce qu’on nous propose. Il y a quelques années j’avais une peur bleue que mes enfants réagissent à la première bouchée de beurre d’arachides. Je me disais que si quelqu’un lui en donnait et que je n’y étais pas juste parce que : «Ta mère veut pas t’en donner, moi je vais le faire parce que c’est bon» et qu’il arrivait quelque chose je m’en voudrais. C’était écrit dans le mieux vivre de ne pas introduire ça avant 1 an, shame on me, j’ai transgressé les règles mais j’étais prête : Bénadryl, téléphone prêt pour composer le 911, tsé une mère sur ses gardes ! Tout le monde me disait que j’étais folle, sur un forum, une mère m’a dit que si tuer mon bébé ne me faisait pas peur c’était un bon moyen d’en finir (conne)… eh bien, en 2015, si j’avais un bébé, le mieux vivre fait dire que finalement ça ne change rien de retarder ça et que je peux l’introduire un peu quand ça me tente…
L’introduction des aliments ce n’est pas un examen à suivre by the book pour avoir un diplôme de la mère, c’est plutôt une façon d’offrir une bonne santé à son enfant et de lui donner l’envie de découvrir la nourriture, de la déguster, de la savourer, parce que c’est si bon manger ! Regardez le visage de votre enfant, les sourires et les grimaces qu’il fait, lancez-vous des défis personnels, cet année, mon défi c’était la salade pour mes grands, on est maintenant à faire des salades-repas sans chichis. Ça pour moi c’est une réussite dans mon coeur de mères et des réussites, vous en aurez à tous les âges en alimentation, parfois il faut juste être un peu patiente et surtout garder le sourire, c’est tellement plus appétissant de sourire en mangeant !