Tatouée Maman

C’est pas facile de se déconnecter, il y a quelques temps quand il faisait vraiment froid j’ai proposé aux enfants de bouger au sous-sol en allant chercher des Just Dance sur Youtube… 

Pour finalement me rendre compte que c’était vraiment très addictif… Autant pour moi que pour les enfants, mais particulièrement pour Léon 4 ans… 

Tranquillement pas vite, en quelques jours il s’est mis à parler juste de ça. Dès son réveil : »Est-ce que je vais pouvoir faire un Just Dance.. ». Puis tranquillement pas vite, s’est ajouté des crises IMMENSES lorsque je disais que ce n’était pas possible… De belles grosses crises comme Léon fait rarement qui ressemblaient à celles du terrible two… Pour lui autant quand il joue chez ma mère à la tablette que lorsqu’il écoute un film, c’est très difficile de décrocher des écrans… Son grand frère a vécu la même chose à son âge… Très normal…

Nous avons fait beaucoup de renforcement positif dans les dernières semaines pour espacer les jours et j’ai été automatiquement rechercher dans mon étagère un livre que j’aime beaucoup »Débranché » des éditions Scholastic pour prendre conscience de ce qui se passait et engager la discussion. Je l’utilise plusieurs fois dans l’année quand ce type de comportement se présente…

C’est un album qui raconte l’histoire de Blip, un petit robot tout mignon. Blip est sur son ordinateur toute la journée, il y découvre des choses tout le temps… Parce que t’sais, c’est vrai que sur un ordi maintenant on peut tout faire, jaser avec nos amis, écouter de  la musique, écouter des vidéos, jouer à des jeux mais ça ne remplace certainement pas la vraie vie. Un jour, pendant une panne, Blip est débranché, il découvre à quel point la vraie vie est merveilleuse… 

Les écrans c’est une histoire de dosage je pense. Cette histoire me parle beaucoup parce que même moi, comme adulte lorsque je suis anxieuse je me retourne vers mon téléphone alors qur lire un livre, faire du yoga, aller prendre une marche sont de meilleures solutions… Mais parfois c’est la plus automatique pour décrocher, le problème même en sachant que Tik tok ne peut clairement pas sauver la paix dans le monde…

J’ai 35 ans et les écrans sont arrivés dans ma maison très jeune… Je sais à quel point tout est une question de sensibilisation… C’est normal, tout est fait pour nous accrocher et nous plonger dans un paquet d’univers mais je trouve que ça reste un concept difficile à expliquer aux enfants et l’approche de »Débranché » est vraiment douce et bienveillante pour que l’enfant puisse comprendre les bienfaits de se débrancher dans le quotidien… 

On arrive à un point où je sens que Léon est en train de prendre conscience des crises qui arrivent dès qu’un accès à l’ordi est refusé… J’avoue que j’ai fait beaucoup de renforcement positif lors des vagues qui arrivaient… Nous utilisons aussi beaucoup la Trousse de retour au calme depuis quelques jours et la différence est vraiment notable… Mais de comprendre sa frustration de base je pense que ça reste un signe d’empathie pour lui. 

Pensez toujours à si on vous disait non ou si on vous refusait l’accès à votre téléphone. C’est normal que ça vienne avec son lot de frustrations, il faut apprendre à gérer avec eux avec toute la bienveillance qu’un »non » peut générer… Un non vient avec une déception et personne n’aime vraiment se faire dire non, c’est humain, c’est normal et comme adulte parfois nous oublions qu’une réponse négative peut générer de la colère ou un sentiment d’injustice… 

Pis t’sais revenez à lorsque vous étiez enfant ce qu’un »non » pouvait faire ;)… Ça vous aidera à vous mettre à la place de votre enfant et je suis certaine que »Débrancher » vous donnera le coup de main qu’il faut pour engager la discussion avec votre enfant ! 

Pour trouver ce livre c’est ici : https://www.espacelarecreation.com/fr/Produit-2003155-Editions-Scholastic-Debranche

S’émerveiller, c’est tellement important. Surtout dans une période comme actuellement, je pense que c’est vraiment nécessaire en vieillissant… Quand j’étais en secondaire 2, j’ai compris rapidement à quel point janvier, février et mars sont rough sur la santé mentale. J’avais un papi qui adorait Noël… Il collectionnait les petites maisons en porcelaine sous le sapin, il adorait placer son Père-Noël et son bonhomme de neige devant la maison… C’était ses petits bonheurs de l’hiver… En 2001, le 11 février, il s’est enlevé la vie. C’était rough pour lui la période avant l’été, les blues, le manque de luminosité, la noirceur de sa ferme… Je ne savais pas qu’il vivait des périodes dépressives avant ce dimanche de février parce que ma famille tentait de me protéger mais j’ai compris rapidement ce que ‘’dépression saisonnière’’ voulait dire… 

Rapidement, je me suis mise à trouver notre façon de faire un peu conne. On sort les guirlandes lumineuses pour éclairer aux alentours du changement d’heure, pour illuminer pour les fêtes. On éteint nos guirlandes lumineuses à la mi-janvier en attendant mai pour les changer contre les string lights pour éclairer la véranda Pinterest-style. Mais moi, c’est pas pour éclairer Noël que je décore, c’est pour éclairer l’hiver, c’est pour rendre ma maison plus belle, c’est pour avoir des petites étoiles dans les yeux quand j’arrive à la maison et que tout brille à 17h30 pis qu’il fait noir en calvaire… 

C’est ce que les pays scandinaves ont compris rapidement avec le style Hygge, là-bas, il fait noir de bonne heure en titi et ils ont bien souvent seulement 7-8 heures de luminosité par jour. Ici on catégorise ça comme une saison morte… J’ai refusé ça, j’ai refusé de me laisser influencer par la noirceur la moitié le l’année. Si je vis 40 ans, ce n’est pas vrai que je vais laisser la lumière me mettre à terre l’équivalent de 20 ans, même pas 10 calvaire… Je suis capable de me mettre à terre tu’seule pour ben d’autres raisons 😛 ! Étant incapable de me mettre une lumière dans face pour faire de la luminothérapie assidûment sans vouloir me sacrer en feu, j’ai plutôt opté pour la chaleur de la lumière, des chandelles, des petites guirlandes, des lumières avec un ‘’dimer’’ pour réchauffer l’atmosphère. 

J’ai donc, au fil du temps, décoré ma maison comme les vieilles auberges que je ne peux pas me payer dans le nord, un foyer au centre en permanence devant la maison, mes lumières blanches chaudes sont allumées de début novembre à la fonte des neiges, il y a des bancs pour boire du chocolat chaud ou un café quand ça brasse trop dans la maison ou après une marche du dimanche… Il y a des raquettes accrochées à la maison et des patins pour ajouter une touche hivernale… C’est un décor d’hiver, pas un décor de Noël…. Si j’étais en appartement, je sais que j’illuminerais de l’intérieur les cadrages des fenêtres, j’ai un peu toujours été comme ça à cause de mon parrain qui habitait dans des apparts en ville depuis que j’étais petite…

Est-ce que j’ai peur du jugement des gens ? Je vois souvent du monde chialer sur Facebook (même une émission de radio l’an dernier) contre le voisinage qui éclaire encore en mars. Le mot doux à écrire serait que je m’en balance, mais le mot approprié serait plus que je m’en ca*****. Surtout dans la vibe collective actuelle… Ma bulle est précieuse, le doux est low stock en titi, j’y vais avec ce que je crois qui apaise le plus ma famille, pis pour nous la douceur de la lumière est plus que précieuse. J’éclaire aussi les marcheurs qui sortent le soir pour ventiler, je me dis que ça ne peut pas leur faire de mal de voir de la lumière jusqu’à ce que le soleil reprenne le contrôle. 

Je crois que la dépression saisonnière est rough parce qu’après les fêtes on casse toute la magie d’un bout à l’autre, on tombe en mode organisation, en mode ‘’J’attends le printemps pis y’arrive pas’’, en genre de période de latence… On a besoin de reprendre le contrôle, mais le contrôle de quoi ? De l’hiver ? De notre mode hibernation ? Pourquoi Illumi est si populaire ? Les lumières aux lanternes du jardin botanique ? Parce que la job de la lumière c’est pas juste d’éclairer, c’est aussi de réchauffer le coeur… 

Pis actuellement selon moi, il n’aura rien de trop pour nous réchauffer collectivement le coeur… Les lumières ne sauveront pas tout, je sais, mais je me dis que ça prend des petites étoiles dans les yeux pour sourire un peu… Je pense que je n’ai pas envie de m’éteindre après la magie des fêtes, je n’ai pas envie d’embarquer dans une dépression saisonnière, même si génétiquement je sais que c’est possible… C’est un combat de plusieurs années avec moi-même et c’t’année, j’avoue que c’est un besoin encore plus fort. Mettre de la lumière, illuminer ce qui s’éteint avec bienveillance… 

P.S Non je ne suis pas sponso par hydro, oui ça me coûte un peu plus cher par année mais j’ai jamais été dans le sud pour me sauver de l’hiver pis mon activité pref c’est rester chez-nous pis profiter de ma maison, je sniffe mes chandelles qui sentent le ciel en buvant du chocolat chaud, ça me comble, mon doux-doux que ça me comble !