Noël dans ma famille a toujours été intense, famille plus que reconstituée, beaucoup trop de rencontres et beaucoup de difficulté à déplaire de mon côté. Alors à chaque année, je m’embourbais dans un horaire fou. L’année la pire aura été il y a deux ans alors que j’étais enceinte de mon dernier enfant. Je me souviens de nos faces le 3 janvier. J’étais épuisée, j’avais dit oui à tout le monde, mes enfants avaient la face grise, j’étais brûlée au boute, je n’en pouvais plus. Moi qui aime tellement la magie des fêtes, j’étais écoeurée puissance 1000. Je me suis obligée à m’écrire une lettre, une lettre qui dirait à quel point j’étais écoeurée et épuisée.
Cette lettre est très personnelle alors je ne la mettrai pas dans ce billet, mais je me suis mis un snooze dans mon téléphone pour l’année suivante pour m’obliger à aller la relire début novembre pour être prête à mettre mes limites, à dire non, à expliquer pourquoi pour ne pas faire de peine à personne. Je me suis écrit parce qu’on oublie toujours l’année précédente lorsqu’on voit nos photos avec nos beaux sourires, on oublie à quel point on s’est oublié et qu’on n’a pas écouté ce que notre corps était capable de livrer. La quantité n’était plus synonyme de bonheur, elle était synonyme d’épuisement et je savais en plus que mon prochain Noël se passerait avec un petit poupon de quelques mois.
Dans ma lettre j’avais écrit mon plus grand souhait. Un 24 décembre seule avec mes enfants et mon mari. Je rêvais de ça, une soirée à préparer la magie pour le lendemain dans le plaisir. Les années précédentes, c’était toujours à la course en revenant trop tard en attendant que les enfants dorment dur en déloadant le char parce que quand on part de la maison avec des enfants ont a toujours l’impression de déménager… Bref, je voulais un moment doux juste nous, notre petite cellule pour les regarder le soir de Noël et me réveiller sans être épuisée pour apprécier encore plus le déballage des cadeaux…
En relisant ma lettre, j’ai figé tout de suite dans le calendrier cette soirée. Le 24 décembre au soir, nous n’étions pas disponibles, nous avions quelque chose. C’est tout.
C’était tellement étrange de passer cette soirée juste nous… En arrivant d’un brunch familiale nous avons mis de la musique de Noël, nous avons fait la vaisselle ensemble en se posant des questions sur cette nuit magique qui allait se produire dans quelques heures… Chacun y allait de ses petits questionnements… Bébé dans le porte-bébé avec papa qui montaient des morceaux, les enfants jouaient avec ce qu’ils avaient reçu chez oncle Steve et tante Magalie… Ils prenaient le temps de savourer… Puis, on a fait de la pâte à modeler qui allait dans le bain que j’avais mise de côté pour une soirée spéciale. Des petits bonhommes de neige en pâte à modeler qui sentent bon que nous avons laissé fondre pour faire de la mousse et prendre un bon bain chaud en cette soirée d’hiver… Rien de gros, je voulais rien de gros, rien de compliqué…
Pendant leur bain, j’ai fait chauffer du lait et j’avais acheté 3 belles tasses à La penderie à l’automne que j’avais cachées pour la nuit de Noël. Un bon chocolat chaud au caramel et à la fleur de sel pour mes deux garçons. Bébé était trop petit pour boire le sien, mais j’en avais pris une troisième en sachant que l’an prochain il aurait lui aussi une tasse comme ses grands frères pour boire le sien un peu plus tiède…
On a pris le temps de mettre les trucs pour le Père-No près du sapin, d’écrire une lettre aux lutins, de dire aurevoir à Sottise et Grimace, de jouer encore un peu puis, je me suis collée avec eux pour raconter une histoire de Noël avant la nuit de Noël…
Les enfants se sont couchés, chéri et moi avons attendu qu’ils fassent dodo en écoutant un film romantique de Noël à l’eau de rose comme un vieux couple quétaine et j’ai écrit les petites lettre des enfants pour les bas, nous avons ensuite emballé dans les vêtements les cadeaux qui se cachaient depuis quelques semaines au sous-sol, puis nous sommes retournés dans notre lit attendre le bruit des petites souris qui se réveillaient pour aller découvrir ce qui se passait dans le salon…
Ça été une soirée comme ça, une soirée de douceur, comme je l’imaginais, une soirée de collage, de ‘’viens-je-vais-te-prendre’’, un seize the Day pour fixer le temps, pour fixer Noël dans le calendrier pour être avec eux, juste eux…
Bien sur, j’ai du tout expliquer à la famille au départ, mais qui pouvait m’en vouloir de vouloir passer du temps avec mes enfants, de vouloir continuer d’aimer Noël, de vouloir me créer des souvenirs avec ma petite cellule familiale. Je n’ai pas été chiche de mon temps, au contraire, du temps de qualité avec mes petits j’en donne en belle quantité à ceux qui les aiment. Mais de geler cette date à l’horaire a été ma meilleure idée. Les soirs du 25 et du 26 décembre ont été réservés pour le reste de la famille et ça été parfait comme ça…
Pour Noël, je vous souhaite de vous écouter avec des minis, de faire les choses pour eux et pour vous aussi, d’embrasser la magie des fêtes, d’embrasser le temps qui passe à une vitesse folle, de mettre vos limites parce que des fêtes ça doit rester festif, pas devenir une obligation, un passage obligé… Célèbrez l’amour, allez où le bonheur est présent, allez où ça vous tente, donnez votre temps à ceux qui le méritent et qui veulent votre bien… Et si, par hasard, vous loadez le calendrier comme moi il y a deux ans, le 3 janvier, écrivez-vous une lettre qui apparaitra l’an prochain au bon moment…
Ce sera votre meilleure heure d’investissement en temps qui rapportera probablement le plus en rapport qualité-bonheur…
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