Clouée au lit depuis le 4 novembre… Un genre de bactérie de on-sait-pas-trop-quoi mais qui ne veut pas aller jouer ailleurs. Je suis habituée de tenir le fort, de jouer à docteur maman avec les enfants, de me lever la nuit dès que mon radar de mère embarque, de partir à tâtons dans la chambre pour administrer un médicament la nuit, à chronométrer le temps entre deux probiotiques le jour, ça fait partie de ma job de maman-pieuvre comme le dirait si bien mon amie Julie Philippon.
Maintenant, c’est mon tour, trois semaines à ne pas pouvoir me lever pour faire les déjeuners, à demander de l’aide à gauche et à droite, à devoir déléguer tout à mon entourage, on me traite comme une princesse et pourtant, moi le seul sentiment que j’ai est de me sentir cheap gros comme le monde.
Bien sur, je vois le sourire dans le visage de ceux qui m’aident. Louka se sentait tellement grand le matin de faire les toasts pour lui et pour son petit frère, il avait l’impression de faire une grande différence pour moi et il avait bien raison, juste me lever c’était le Kilimanjaro. Dans mon coeur je me disais :« Voyons, t’es même pas capable de te lever pour les nourrir», se baigner dans le feeling cheap comme dans une piscine de honte… Mais juste d’ouvrir le frigo et le coeur me levait, une conséquence de la bactérie qui a attaqué mon intestin et mon ventre était trop pesant pour se tenir debout. Je me trouvais pathétique !
Mais pourquoi est-ce qu’on est fait comme ça, pourquoi est-ce qu’on ne peut pas se faire aider sans avoir un sentiment de culpabilité, pourquoi est-ce que je ne pourrais pas juste accepter que c’est comme ça et être fière de d’avoir une famille aussi débrouillarde ? Parce que la maman, c’est l’héroïne de toute la coordination, quand elle y parvient, elle ressent ce oumf du devoir accompli, parce qu’une maman arrive à tout, tout le temps. Parce qu’on nous véhicule des images comme dans l’annonce de Nyquill (/&*/?* »?/?(/61) qui dit qu’une maman, ça ne prend jamais congé, même lorsqu’elle est malade, depuis deux semaines JE L’HAÏS CETTE ANNONCE-LÀ ! Je devrais opter pour «Si le chapeau te fait mets-le», mais je trouve que le message de ce que cette publicité nous envoie c’est qu’une mère, ça s’arrange et ça ne demande pas d’aide…
Être malade, ce n’est pas prendre congé, prendre un day off c’est pour aller magasiner, pour aller se faire faire une pédicure, être malade c’est être à terre, accepter de l’aide et surtout lâcher prise sur ce qui ne sera pas fait à notre façon. Je veux quand même me faire un câlin de fierté, je suis fière d’avoir appris à faire confiance à mon entourage, d’avoir laissé la place pendant toutes ces années à ceux qui voulaient entrer dans nos vies et qui voulaient être des personnes significatives pour mes enfants. Cette semaine je l’ai réalisé comme jamais quand j’étais clouée dans mon lit à l’hôpital… J’étais fière de voir mon homme aller avec ses garçons, de lui avoir laissé la place qui lui revenait dans notre vie de famille même si je savais que peut-être tout ne serait pas à mon goût, je le trouvais beau, accroché au bout de mon soluté, un peu gommée des injections…
Mes enfants s’ennuyaient de moi, ils ne pouvaient pas venir me voir à l’hôpital
, j’étais en isolation toute seule avec le moins de visite possible et de toute façon je n’avais pas le goût de voir personne. Ils m’ont accueillie à la maison avec un beau bouquet de fleurs qu’ils avaient choisis eux-mêmes, ils étaient avec leur mamie qui a tout fait pour que leur semaine soit belle et qu’ils n’aient pas de séquelle de mon départ en ambulance. Ils font confiance aux membres de la famille qui ne veulent que du bien pour eux, ils savent qu’ils disent la vérité et ils ont cette façon charmante et bien à eux d’expliquer les choses, de rendre les moments le plus magique possible même quand c’est dur, même quand rien ne va comme je le voudrais…
Une maman quand elle tombe malade ce n’est pas pour prendre congé, c’est un passage obligé, elle continue à réfléchir, à structurer, à s’assurer que personne ne manque de rien, une maman, quand elle est malade elle ne doit pas se culpabiliser, elle doit simplement prendre du temps pour revenir sur ses pattes pour profiter de tout l’amour qui l’entoure parce qu’une mère ça se nourri de l’amour de ceux qu’elle aime…
P.S Un gros merci à notre famille pour votre aide, à L’Amoureux et à mes enfants d’avoir cette capacité à faire face aux événements avec le sourire et une joie de vivre comme j’en ai rarement vu dans ma vie…xxx
Mélanie says
3 décembre 2015 at 1 h 33 minJe te comprend tellement. Moi, ce n’est pas une infection que j’ai fait, mais un embolie pulmonaire. J’ai perdue connaissance, été en convulsion, repris connaissance, le tout 3 fois avant que les ambulanciers arrivent et surtout sous les yeux horrifiés de mes enfants. J’ai été 10 jours à l’hôpital, dont 5 au soin intensif. Pendant tout mon séjour, j’étais en « quarantaine ». Pas le droit d’avoir la visite de mes enfants, mon mari devait porter jacquette jaune et gant de plastique. De voir mon mari s’occuper de la maisonnée, d’aller chercher de l’aide quand il en avait besoin, je l’ai trouvé tellement bon. D’être assise dans mon lit d’hôpital et me sentir cheap, je connais 🙁
Demain ça va faire 3 ans que c’est arrivé.
Ton texte m’a fait remémoré des mauvais souvenirs, mais aussi des bons.
Je te souhaite de te rétablir à 100%, prend soin de toi!
D’une lectrice qui habituellement reste silencieuse 🙂
Caro says
3 décembre 2015 at 1 h 46 minJe n’ai pas été atteinte d’une vilaine bactérie comme toi mais un accident insignifiant a fait en sorte que je me suis blessée gravement, que j’ai dû avoir une chirurgie et que je ne peux prendre la voiture pour 2 mois … Demander, accepter de demander, accepter de ne pas être capable de faire ce que maman indépendante plein de pouvoir était en pouvoirs de faire avant l’accident … Tout un défi, les épreuves sont certainement là pour nous apprendre à grandir et à demander 😉 bon rétablissement et … Apprenons à maintenant demander avant d’être malade 🙂
Jessica says
3 décembre 2015 at 2 h 22 minUn merci gros comme la terre pour ton texte ! Tu as mis en mot se que je ressentais en juillet dernier … Suite à la naissance de mon 2ème miracle , je suis rentrée a l’hôpital seulement 4 jours après être sortie avec mon Bb ! Endométrite et e-colis … Ouf je ferlais pas et en plus j’était loin de mon grand de 2 ans et de mon Bb de 4 jours … CULPABILITÉ tu dis !!! Mais jai pas ta plume pour mettre des si beaux mots devant tant d’émotions … Je te souhaite un bon rétablissement et merci pour tout les texte qui me font tellement du bien ! Xox
Kathleen Leroux says
3 décembre 2015 at 2 h 48 min6 semaines de médicaments, 6 mois avant d’être moi. Oh oui ton texte ma rejoint puisque je me suis sentie exactement pareil. Mon homme en a fait des miracles avec nos 4 enfants de 5 ans et moins, tout ça avec l’aide de sa mère, soeurs et belle-mère. Mon amie et belle-soeur est venu me voir à l’hôpital le temps que mon homme aille travailler. Comme je me sentais coupable qu’il soit si fatiguée. Comme je détestais être une charge de plus pour lui car il devait me laver et me préparer à manger tout le temps que j’étais sous intraveineux à la maison. Toutefois, mes enfants me faisaient à déjeuner, venaient m’avertir (car je m’obligeais à aller manger avec eux à la table. Il faut dire que j’avais une tres grosse labyrinthique bactérienne. ..), venaient me raconter leur journée dans mon lit et m’apportaient des collations au lit. Très rapidement ils ont compris et m’avertissaient, du haut de leur 4 et 5 ans: 《maman, on va fermer les rideaux de ta chambre parce qu’on va jouer au Xbox et que tu seras étourdis à cause de l’image. ..》. Nous avons tous rit de me voir marcher croche ou de me retourner très tranquillement. Cela dit, je me suis sentie longtemps coupable. Mais j’ai compris que je devais aussi penser à moi afin de mieux poursuivre et être toujours présente pour eux. Tu n’es pas seule dans ce bateau.
Merci
Kathleen Leroux says
3 décembre 2015 at 2 h 50 min6 semaines de médicaments, 6 mois avant d’être moi. Oh oui ton texte m’a rejoint puisque je me suis sentie exactement pareil. Mon homme en a fait des miracles avec nos 4 enfants de 5 ans et moins, tout ça avec l’aide de sa mère, soeurs et belle-mère. Mon amie et belle-soeur est venue me voir à l’hôpital le temps que mon homme aille travailler. Comme je me sentais coupable qu’il soit si fatigué. Comme je détestais être une charge de plus pour lui car il devait me laver et me préparer à manger tout le temps que j’étais sous intraveineux à la maison. Toutefois, mes enfants me faisaient à déjeuner, venaient m’avertir (car je m’obligeais à aller manger avec eux à la table. Il faut dire que j’avais une très grosse labyrinthite bactérienne. ..), venaient me raconter leur journée dans mon lit et m’apportaient des collations au lit. Très rapidement ils ont compris et m’avertissaient, du haut de leur 4 et 5 ans: 《maman, on va fermer les rideaux de ta chambre parce qu’on va jouer au Xbox et que tu seras étourdis à cause de l’image. ..》. Nous avons tous rit de me voir marcher croche ou de me retourner très tranquillement. Cela dit, je me suis sentie longtemps coupable. Mais j’ai compris que je devais aussi penser à moi afin de mieux poursuivre et être toujours présente pour eux. Tu n’es pas seule dans ce bateau.
Merci
Véronique Bégin says
3 décembre 2015 at 3 h 20 minChère Geneviève,
Une texte comme le tiens nous fait réfléchir à beaucoup de choses quand nous aussi on a vécu des événements semblables. Être cloué à son lit d hôpital pendant plus de 2 mois sans pouvoir être là dans le quotidien de notre famille s’est quelque chose. Je peux tellement te comprendre. La vie nous fait voir autre chose des gens qui ont le temps de prendre soin de notre famille et des choses du quotidien. Nous avec notre intensité c est parfois dure de déléguer. Tu me touche vraiment… Revivre dans tes écrits cette aventure avec toutes les émotions qui remontent. Tu es extraordinaire prends soin de toi et je t’ adore xx
Micheline Paquin says
3 décembre 2015 at 5 h 30 minVotre message fait tellement de bien. J’ai été très malade pour une période de 2 1/2 ans je perdais connaissance sans cesse personne ne savait pourquoi, ponction pour leucémie, test pour le cœur, EEG pendant des semaines même années sans jamais trouver le problème. Pendant ce temps nous étions dans les rénos à la maison mon mari était pompier avec ma fille de 11 et mon fils de 7 ans. Du jour au lendemain il a laissé les rénos a pris la maisonnée en charge, conduire les enfants à l’école, lavage, me surveiller pour éviter les impacts, m’accompagner à l’hôpital pour les centaines d’examens, mes parents qui venaient régulièrement quand mon mari travaillait, les loisirs des enfants, les ami(e)s à la maison. Je me sentais tellement inutile et tellement absente même si entre les chutes je faisais une vie presque normale, hockey, couture, sortie mais les gens ont été extrêmement bons pour ma famille et moi. Je comprend votre sentiment de vide, d’incapacité et même si cela est arrivé il y a maintenant 28 ans je suis toujours sous médication, sans connaître la cause ils ont trouvé un médicament efficace. Je suis même retournée sur le monde du travail jusqu’à 60 ans et toujours en forme. Oui il faut montrer à nos enfants à apprécier et remercier ce que les gens nous donnent quand il y a un besoin urgent, et leur faire confiance et leur donner de l’espérance sans oublier bien évidemment notre conjoint et les généreuses personnes qui nous entourent. Désolée c’est une vieille histoire mais un texte comme le vôtre vient faire revivre plusieurs émotions et oui les mamans on peut être malades mais il faut tenter d’être à l’écoute de notre corps le plus possible pour tenter d’éviter le malheur malgré que on ne peut contrôler les évènements de la vie.Bonne chance.
Joanie says
3 décembre 2015 at 11 h 52 minUn beau message, je te comprend moi aussi, depuis mai mon corps a decidé de faire des siene, je rentre et sort de l’hopital a tout les 3 semaines a cause de problematique différente foie, rein, operation a la visicule bilaire, probleme a mon uterus et voila que les cellules pré-cancéreuse font surface et ensuite hop le cancers donc les mois a venir serons dur et je me sentirai impuissante mais la vie nous envoie un message prendre le temps de prendre le temps.et que la vie est belle! profitons en du mieux que l’on peut. Moi je vias savourer la vie comme jamais 🙂 bo couage a toutes les maman malade qui se sentent cheap! 😉
Micheline Paquin says
3 décembre 2015 at 23 h 34 minQuand mon mari a été diagnostiqué avec la maladie d’Alzheimer en 2005 tout de suite je me suis mise au garde à vous trouver un bon neurologue à l’Institut de Neurologie à Montréal, faire des recherche sur les médicaments, discussions pendant plusieurs semaines pour savoir comment on va gérer la situation et le développement grosse décision on devance les activités de notre retraite donc de 2008 à 2012 on passe 35 jours par années en Europe, faire les itinéraires, savourer toutes les belles aventures des Alpes et différents pays et hops …en…2010 ….au retour de France….Micheline CANCER de l’endomètre, examens, opération 4 jours d’hôpital avec les enfants qui à leur tour aident leur père parce qu’à ce moment le plus difficile commence pour sa maladie. Ces personnes ne peuvent recevoir de gros stress et mon cancer même si tout a bien été pas de traitement mais longue chirurgie et convalescence et 2011 les Alpes mais je vois qu’il diminue et aujourd’hui c’est mon mari à la maison très malade et hops je redeviens la mère de jadis, je dors d’un œil, je vérifie sa respiration, change les couches …. EXACTEMENT LA MÈRE QUI REVIENT.
Tout ça pour vous dire mère de nos enfants, mamie 2 fois ma fille Lucas le 10 février 2015 mon fil Nathan le 18 novembre 2015…..et la roue recommence oui il y a mon mari mais mes petits choux et toujours mes enfants c’est une vie sans fin et heureusement c’est ce qui me motive et m’aide et même maintenant je ressens les sentiments d’incompétence comme pour mes enfants mais il faut regarder ce que l’on a réussi et se dire qu’on peut encore être utile ça aide tellement. Désolée d’être si longue mais pour moi je considère toutes ces situations des sentiments et ressentiments quand j’étais une jeune maman. Merci pour les encouragements mère à la vie
Ariane Mimeault says
3 décembre 2015 at 19 h 46 minUn beau témoignage qui rejoindra le coeur de plusieurs! Bon rétablissement ma belle, sans culpabilité et avec plein de selflove! 😉
Anne-Marie says
4 décembre 2015 at 2 h 24 minOuf….
Tu m’as ramené loin dans mes émotions!!! Ça faisait quelques jours que je reportais la lecture de çe billet… Tu sais, en mars 2014, on m’a trouvé une tumeur…il fallait que je sois opérée rapide! Ca impliquait que je sois a plus de 600 km de chez moi et de mes deux trésors de 8 et 5 ans…pendant 1 mois… Quand je suis revenue, ils sont venus à ma rencontre avec chacun bouquet de fleurs et pas besoin de te dire qu’on a tous pleuré!!! Ensuite, après un mois où j’ai dû rester alitée et reprendre des forces est venu le temps des six mois de chimio… Les vacances d’été avec mal de cœur en trame de fond! Me sentir coupable? Comme jamais je l’ai senti de toute ma vie!!! Tout le monde était fin avec nous! Ma mere!!!! Qu’aurais-je fais sans elle? My God! J’y repense et ca me vire encore la l’envers!!! C’est hot une maman!!!!
Micheline Paquin says
4 décembre 2015 at 2 h 57 minQuelle belle pensée envers votre mère
J’ai toujours eu avec ma fille jusqu’à l’âge de 19 ans une relation extraordinaire style elle me réveille à 3h du matin peine d’amour nuit à parler, accompagner ses amies et elle dans les discos super un jour l’amour arrive dans sa vie déstabilisant la famille
J’ai trouvé cela terrible un vide extrême, elle m’ignore, après quelques 2 à 3 ans elle revient plus amicale mais il existe toujours une gêne….on se pose des tonnes de questions et finalement je lâche prise, m’inquiète en silence espérant qu’un jour le lien reviendra
elle a eu son fils en février dernier très difficile son accouchement la veille je lui demandais tu diras à ton mari de m’appeler pour m’informer de toi et du bébé elle me réponds oui quand il aura le temps
Et voilà je suis bouleversée son cas est spécial et même si je suis inquiète je n’ai jamais parlé ni été négative durant la grossesse ça m’arrache le cœur d’entendre ça mais je ne parle pas
Après la césarienne ELLE ME TÉLÉPHONE MAL EN POING MAIS LE BÉBÉ BIEN ELLE ME DIT JE VOULAIS TE DONNER DES NOUVELLES TU VAS VENIR TÔT CE SOIR AUX VIISTES
vous comprenez le mélange d’émotions que seule une mère vit dans des moments extrêmes comme ça et tout à coup nous avons une vraie relation, elle me parle de ses inquiétudes, la douleur après son accouchement très pénible
elle me veut à ses côtés je peux redevenir sa mère, calmer ses inquiétudes, l’aider avec le bébé
Depuis la naissance elle me demande d’aller les voir toutes les sem, m’invite à leur pic nic, me fait porter le bébé dans le porte bébé moi qui n’a jamais connu ça
C’EST LÀ QU’ELLE A COMPRIS C’EST QUOI UNE MÈRE surtout avec un bébé avec des problèmes réguliers de santé
Nous sommes des amies, elle me parle avec gentillesse, veut que ma relation avec son fils soit extraordinaire
quand j’arrive elle lui dit regarde mamy arrive il me regarde me fait le plus merveilleux des sourires elle me le donne et me fait tout faire
C’EST UNE DES BELLES RÉCOMPENSES QUE NOUS DONNES LA VIE
Je souhaite à toutes les mamans inquiètes de vivres des émotions si profondes